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248 UNE NOUVELLE BOUTIQUE armes de la ville, escortés de laquais en livrée de satin blanc et cramoisi. A ce moment, douze gladiateurs, dont la moitié étaient vêtus de blanc .et l'autre de rouge, se campèrent fièrement devant la loge royale, lesquels, « après s'être furieusement regardés l'un l'autre, ainsi que firent jadis les Horaces et les Curiaces » commencèrent une lutte à l'antique, avec tant d'adresse et d'apparente colère que, plusieurs fois, les assis- tants crièrent merci, croyant qu'ils s'allaient entretuer. Après ce spectacle, auquel il avait pris grand plaisir, le roi lui-même se mit en marche. Il était vêtu d'une saye toute d'orfèvrerie de fin or, et si reluisante « qu'elle ôtait la vue aux regardants ». Sa Majesté était précédée des gen- tilshommes de sa chambre, de sa garde suisse, du maréchal de S'-André Jacques d'Albon, des seigneurs de sa cour. Près de sa personne chevauchaient six cardinaux, parmi lesquels l'archevêque de Lyon, Hippolyte d'Esté. A main gauche se tenait le Grand Écuyer, portant au poing un bâton blanc. A droite était laissée libre la place de Mgr le Connétable « tout comme s'il eût été présent ». Le roi était suivi des princes du sang, suivis eux-mêmes des chevaliers de S*-Michel et des archers de la garde. Au pied du château de Pierre Encize, Diane, la déesse Diane « telle que Virgile la dépeint si bien dans son Enéïde », chassait dans un bosquet avec ses compagnes. Quand le roi parut, un lion, bondissant du feuillage, vint se jeter aux pieds de la déesse. Voyant qu'il était « doux, mansuète et privé », elle le prit avec un lien aux couleurs royales et le présenta au roi non sans assurer Sa Majesté, dans un compliment en vers, de l'amour et de la soumission du symbolique animal. A la porte de Bourgneuf, Henri fut reçu sous un magni-