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                     L
 174                     E SALON DE PARIS

   On ne saurait reprocher le défaut d'originalité au portrait
de jeune femme de M1Ie TURNER, il a fait sensation. Elle est
assise dans la verdure, sans modelé, la carnation d'un rose
uniforme, des yeux verts singuliers, une robe lilas d'étoffe
légère d'un travail de plis très poussé, c'était fait pour
étonner. Notons deux charmants portraits de Mlle LAPOINTE
et de Mme la baronne SPARRE, il y en a encore deux autres
de celle-ci, sobres et bien vivants qui sont peut-être supé-
rieurs à ceux du groupe du comte de W . et de ses fils. On
sent, si nous ne nous trompons, comme un ressouvenir de
la manière de Cabanel dans cette Tête de femme, très belle
et blonde d'expression, calme et sérieuse de Mmc COMMERRE-
PATON.
   A notre avis la femme peindra toujours bien mieux, dans
le portrait, que l'homme, l'individualité et l'expression du
modèle. Chez elle, c'est un instinct, plus encore, c'est
comme une nécessité dont elle est incapable de s'affranchir.
Du reste, si l'homme fait trop de part à l'interprétation,
chez la femme l'impression domine tout. Aussi on peut
considérer comme un portrait La Femme des Alpes de
Mme Marie CAIRE, bien connue à Lyon lorsqu'elle était
MUe TONOIR; ce buste de femme, de grandeur naturelle,
peint dans des tons atténués, est fort distingué ; de la même,
on remarque aussi une belle étude de nu : La Fumeuse, éga-
lement de grandeur naturelle, dans une pose difficile et,
peut-être un peu contournée.
   Puisque nous sommes arrivés aux peintures de nu, il
nous faut citer la bonne Etude décorative de Mlle Jeanne
RONGIER, de Mâcon, qui nous donne une symphonie de
gris rose et vert très délicate et fort bien dessinée. Remar-
quer encore Le Sommeil de Mme Esther HUILLARD; nous
imaginons toutefois que cette jeune fille gracieuse, quoique