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78                   UNE NOUVELLE BOUTIQUE

vieillard. Plein de sollicitude pour les âmes dont il était le
pasteur — tremblant que si, faute d'avoir été averties du
péril juif, quelques-unes venaient à se perdre, « le sang de
ces âmes ne lui fût, au jour du jugement, redemandé par
Dieu », il ne se lassa jamais, jusqu'à la fin de son épiscopat,
de tenir fréquemment à son peuple, dont il était heureuse-
ment mieux écouté que du Pouvoir, à peu près le langage
que voici :
   « Mes enfants, abstenez-vous, autant que possible, de
toute société avec le Juif. Hé quoi ! ne serait-il pas indigne
que les enfants de la lumière fussent mêlés aux enfants des
ténèbres ! que l'Eglise du Christ — qui ne doit présenter aux
embrassements de son époux qu'un front immaculé et sans
rides— perdît sa fraîcheur au contact impur et grossier de
la synagogue justement répudiée ?
   Sachez que rechercher les banquets des Juifs, que
cohabiter avec eux, que consentir à les servir, c'est se préci-
piter en toutes sortes de péchés et s'exposer même au péril
de perdre la foi.
   Sans doute, puisque des Juifs vivent au milieu de nous,
nous aurions tort de manquer envers eux à la justice. Nous
ne devons leur porter préjudice ni dans leur vie, ni dans leur
santé, ni dans leurs richesses. Mais, autant l'Église nous
recommande de ne pas être inhumains à leur égard, autant
elle nous prescrit de nous tenir toujours sur nos gardes.
   Erga Judœos qualiter humani et cauti esse debemus (10). »


   (10) Saint Agobard, ibid. Cf. Lettre à Nébridius, archevêque de Nar-
bonne. « Cœterum, quia inter nos vivunt, et maligni eis esse non debemus,
nec vitoe aut sanitati vel diviliis eorum contrarii; observemus modum ab
Ecdesid ordinatum, non utique obscurum sed manifesté expositum : qualiter
erga eos cauti et humani esse debeamus. »