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SUR LE PONT DE SAONE 79 Lorsque sonna pour Agobard l'heure de rendre à Dieu son âme vaillante, il put le faire avec la conscience d'avoir, par sa fermeté à défendre contre les Juifs les droits de l'Église, merveilleusement montré au peuple chrétien et aux mécréants « ce que c'est qu'un évêque ( n ) . » Il s'en fallait cependant, lorsqu'il mourut, que la puis- sance de la synagogue fût abattue. Le docteur Sédécias conserva, sous Charles le Chauve, le néfaste crédit dont il avait joui à la cour du Débonnaire (12). Et le nouvel (11) Saint Agobard. Lettre au bienheureux père Nèbridius. « ... Des commissaires impériaux qui sont venus ici, mais surtout Evrard, maître des Juifs, ont essayé de mettre obstacle à notre œuvre de religion par les édits impériaux qu'ils ont obtenus. Nous n'avons pas faibli une heure devant leurs prétentions, de telle sorte que la vérité de la loi divine et les statuts vénérables de nos pères continuent à être observés parmi nous avec une persévérance inébranlable... C'est pourquoi vous aussi, ô bienheureux Père, demeurez immobile et intrépide sur le rocher des observances ecclésiastiques, ne faisant pas plus de cas des vents et des flots en furie que d'un flocon d'écume. La tempête peut venir se heurter contre les fondations de la maison de Dieu, mais elle ne saurait la renverser car les portes de l'enfer ne doivent pas prévaloir contre elle. Puisque nous savons, ô vénérable Père, la malédiction qui pèse sur ce peuple prévaricateur, la malédiction dont il est revêtu comme d'un vêtement, la malédiction qui est entrée dans ses os comme de l'huile, la malédiction qui l'accompagne partout, dans les champs, dans les villes, dans ses voyages, dans ses possessions, dans ses trou- peaux, dans ses celliers, dans ses greniers, dans ses remèdes, dans ses festins, dans les miettes de ses festins, tenons ferme et selon tout notre notre pouvoir dans nos saintes prescriptions ; ne laissons aucun de nos fidèles encourir avec ces maudits de si graves anathèmes, etc., e t c . . » (12) A la mort de Charles le Chauve, survenue à Brios (probable- ment la Bridoire, commune du canton du Pont-de-Beauvoisin) au moment où, revenant d'Italie il se rendait à Lyon, le docteur Sedecias, qui jouissait de la confiance et de l'amitié de l'empereur et qui lui avait