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L'HOSPICE DE LA CHARITÉ 45 I l'histoire locale et cela pour édifier une préfecture que l'on a démolie à son tour, et l'église de l'Observance, qu'en autres pays on eût conservée religieusement pour l'aspect pittoresque de ses arceaux et de son clocher. Mais je perds mon temps à raisonner sur ces vieilleries et pour les terminer j'emprunte quelques notes sur la Cha- rité, à l'état général de l'hôpital de la Charité dressé par l'archiviste M. Monot, en 1813. Cette maison de bienfaisance destinée à abolir la men- dicité fut commencée en 1533 avec 396 livres restés d'une quête. L'administration, les magasins de blé et la boulan- gerie furent établis aux Cordeliers. Les orphelins ou entants adoptés furent logés à Saint-Martin de la China. Les filles adoptives, à l'hôpital de Sainte-Catherine, aux Terreaux. En 1614, les pauvres furent logés à l'hôpital des Vignes, au faubourg de la Quarantaine, bâti par la famille de Gadagne, mais ce local étant trop petit, les recteurs par lettres patentes de cette année furent autorisés à acheter un emplacement sur les bords du Rhône, près de lajplace Bellecour, occupé alors par des maisons éparses et des jardins. Le plan des bâtiments fut dressé par le jésuite Martel-Ange. Les fonds manquant, Jean de Sève, président des trésoriers de France, fit bâtir un corps de logis à ses frais en 1617. L'église fut fondée cette année-là avec les libéralités de l'archevêque et du Chapitre. Les autres bâti- ments furent dus aux libéralités du gouverneur, M. de Neuville-Villeroy, du consulat, de M. Mathieu de Sève et de plusieurs négociants. Les pauvres, les adoptifs s'y éta- blirent en 1622, 1629 et 1636. Le clocher de l'église fut élevé, dit-on, sur les dessins du chevalier Bernin. En 1783, on y transféra de l'hôpital l'œuvre des enfants trouvés et des filles enceintes.