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              CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                415

dévastant les nobles demeures. De ce siège date la destruc-
tion de plusieurs castels féodaux, qui embellissaient la
ville ; on en trouve encore quelques vestiges dans les cons-
tructions nouvelles. L'église paroissiale fut dépouillée de
ses richesses et détruite en partie, ainsi que l'hôpital Saint-
André, et le prieuré vit ses moines dispersés. Dès lors,
Chazay perdit notablement de son importance et de son
aspect féodal, les riches et nobles familles n'osant recons-
truire des demeures en des lieux si souvent attaqués.
Cependant vers la fin du xv e siècle, l'abbé Antoine du
Terrail lui rendit quelque splendeur 'en faisant de notre
ville sa demeure de prédilection et en y bâtissant le magni-
fique château ogival qui existe encore en partie.
   L'assassinat de Jean-Sans-Peur, arrivé l'année suivante,
ne fit que rendre la guerre plus cruelle. Charles VI nomme
alors, 1419, Jacques de la Baume, son lieutenant général
en la sénéchaussée de Lyon pour tenir contre le dauphin
qui s'était déclaré régent (51). Le Lyonnais et le Beaujolais
se trouvent de nouveau exposés à toutes les horreurs de la
guerre. Mais alors nobles, bourgeois et manants se réveil-
lent de leur torpeur et s'organisent sous la conduite du
bailli royal, Humbert de Grolée, cet illustre Lyonnais qui a
laissé un nom justement célèbre (52) et qui soutenait la
cause royale.
   C'était un noble chevalier, d'une taille imposante et
d'une grande bravoure. Pieux autant que brave, il ne
manquait jamais au moment de la bataille devant ses sol-
dats réunis, d'ôter son casque et de se mettre humblement



 (51) Annuaire de Lyon. Docum. de Péricaud, p. 41
 (52) Ann. de Lyon, 1839. Docum. Péricaud, an 1422.