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                 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                             349

                                    're
Le vieux temps nous fournit l'histoire    La mère eh revoyant sa fille
D'un chevalier nommé Baboin,              Ne peut croire à tint de bonheur !
Cha\ay conserve sa mémoire                C'est tout l'espoir de la famille :
Et la vénère avec grand soin.             Béni soit son noble sauveur.
Acrobate dans sa jeunesse,                Le vicomte qui part en guerre,
Le public admire les tours                Son grand écayer le nomma ;
Qu'il exécute avec adresse                Combattant contre VAngleterre,
Revêtu de la peau d'un ours.              Plus de cent Anglais il assomma.



Un jour un affreux incendie               Pour prix de sa haute vaillance,
Jette Chazay dans la terreur,             Il fut fait noble chevalier,
Au risque de perdre la vie,               Avec droit de porter la lance
Il va combattre sa fureur :               Et Vécusson du jranc guerrier.
On voit une épaisse fumée                 Plus tard, pour juste récompense,
S'élever en noirs tourbillons             La famille de Chitillon
De la demeure consumée                    Lui accorda la main d'Hermance
Des vicomtes de Chitillon.                Pour dot y joignant h million.



Un cri perçant se fait entendre           Il se conduit en homme s.ige,
La châtelaine va périr !                  Fait noble emploi de son argent :
Pour elle il faut tout entreprendre,
                                  ;,      Chaque fois qu'il en fait usage,
Quand pour elle il devrait mourir.ir.     C'est pour soulager l'indigent.
Soudain il élève une échelle              Rappelons un trait qui l'honore :
Vers les créneaux des hautes tours,       Il a fondé notre hôpital ;]
Et monte en courant sauver celle          Le pauvre le bénit encore,
Dont le feu menace les jours.             Est-il un plus beau piédestal ?



Aux yeux d'une foule ébahie,              Quand fille, faute de fortune,
Il descend son précieux fardeau,          Gardait un célibat forcé,
Puis revole vers l'incendie               Sa bourse devenant commune,
Tenter un prodige nouveau.                Elle avait bientôt un fiancé.
En invoquant la Providence,               Depuis lors nous entendons dire :
Il brave du feu la fureur                 Fille qui n'a vu le Baboin,
Et sauve aussi la jeune Hermance          Ce qui ne la fait jamais rire,
Prête à succomber de frayeur.             Oncques mari ne trouve point.
       N° S- — Mai 1890.                                             25