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MARC PANISSOD 309 L'amour du pays natal que l'on dit au fond du cœur de tous les hommes est un des plus vifs sentiments conven- tionnels. Le souvenir vague et gracieux des années de jeunesse, en même temps qu'un retour attendri sur nous- mêmes, en est peut-être la cause. Du reste, les préjugés transmis par l'éducation dogmatique contribuent pour beaucoup à augmenter cet amour que la plupart cherchent à satisfaire, surtout si la fortune leur permet de tenir rang honorable ou seulemeut supérieur à celui de leurs ancêtres. L'on prétend aussi que les pays de montagnes sont aimés davantage probablement parce que les lignes harmo- nieuses et précises des paysages alpestres confient à la mémoire des formes plus définies ; en tout cas la petite ville de Gex, avec ses promenades admirables d'où l'on embrasse dans un merveilleux ensemble le lac Léman, le Jura, les Alpes et le Mont-Blanc, avait laissé au cœur de Panissod un souvenir ineffaçable. Averti par ses sœurs, dont l'une, Philiberte, avait épousé François Cadet, receveur au grenier à sel de Gex, Panissod put, le 9 octobre 1727, acheter de Jean-Pierre de Livron, écuyer, un domaine situé à Tougin (13), aux portes de de la succession de Messire Panissod. — Cette loterie a produit 32,00? livres. — M. Pierre de Vauzelles, fils, a gagné sept tableaux, savoir : « Quatre petites marines, deux paysages et un Bacchus ». (13) Tougin, section de la commune de Gex,Juxta Togum, castrum Tugenum, Togin, Thougin, paroisse annexe sous le vocable de St-Sil- vestre. Tougin est mentionné dès l'an 1211. Les sires de Gex y possé- daient un château fort qui était déjà ruiné en 1602. Ulrich de Monta- gny en était châtelain en 1236. Topographie Iristorique du département de l'Ain par M. C, Guigue, Bourg 1873.