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ries matérialistes, qu'on lui a prêtées dans une séance de l'Académie des
sciences morales et politiques, le grand philosophe fait observer d'abord
que l'homme, absorbé par les sensations, ne se replie pas assez sur lui-
même pour se connaître. Montaigne et Pascal ont étudié l'un et l'autre
la nature de l'homme. Tous deux s'accordent sur sa faiblesse et sa
misère ; mais Montaigne rabaisse la raison de l'homme, sans la relever,
tandis que Pascal voyant l'homme en chrétien, conclut à sa grandeur,
même en constatant sa faiblesse. L'inquiétude de notre âme, que rien
ne satisfait, témoigne que le but de notre nature est de tendre à la
perfection, à ce qui devrait être, à ce qui peut rendre l'homme meil-
leur. Et cet espoir fait le bonheur du vrai philosophe. — En réponse à
une question, posée par M. Valson, sur le point de savoir si, à un
certain moment, et sous l'influence de la Société d'Auteuil, composée
de philosophes incroyants, le spiritualisme de Maine de Biran n'avait
pas fléchi quelque peu, M. Bertrand répond qu'il ne croit pas que
jamais cette influence ait pu avoir une action sérieuse sur les idées
spiritualistes de Maine de Biran. Comme Ampère, il a pu appartenir à
l'école de Condillac, mais cette école n'est pas le matérialisme. Il est
 arrivé, il est vrai, à Maine de Biran, de présenter la même étude dans
 des concours différents, en remaniant dans une certaine mesure la
forme de son travail, mais sans abandonner jamais les idées spiritua-
listes qui forment le fond de sa doctrine.

   Séance du 11 mars 1S90. — • Présidence de M. Morin-Pons. — Au
sujet de la lecture du procès-verbal, M. Berlioux fait observer que la
classification du musée ethnographique de Copenhague a été conçue
sur un plan trop théorique et sans une préoccupation suffisante de la
provenance des objets exposés et que, d'autre part, on a attribué sou-
vent aux Kjcekkenmredings une antiquité trop reculée, car on y a
retrouvé parfois des objets bien travaillés, et décelant une civilisation
assez avancée. — Hommages faits à l'Académie : 1° Premier fascicule
du Repertorium bymnologicum, par M. l'abbé Ulysse Chevalier ;
2» Quatre volumes d'enseignement pédagogique par M lle Colin. —
M. Dubois, professeur à la faculté des sciences, fait hommage d'un
fascicule renfermant le Résumé des travaux du laboratoire de physiologie
générale et comparée de la Faculté des sciences. — Il fait ensuite une com-
munication sur les animaux hibernants, notamment sur la marmotte.
Au réveil de ces animaux, leur température s'élève d'une manière