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SOCIÉTÉS SAVANTES 295 ries matérialistes, qu'on lui a prêtées dans une séance de l'Académie des sciences morales et politiques, le grand philosophe fait observer d'abord que l'homme, absorbé par les sensations, ne se replie pas assez sur lui- même pour se connaître. Montaigne et Pascal ont étudié l'un et l'autre la nature de l'homme. Tous deux s'accordent sur sa faiblesse et sa misère ; mais Montaigne rabaisse la raison de l'homme, sans la relever, tandis que Pascal voyant l'homme en chrétien, conclut à sa grandeur, même en constatant sa faiblesse. L'inquiétude de notre âme, que rien ne satisfait, témoigne que le but de notre nature est de tendre à la perfection, à ce qui devrait être, à ce qui peut rendre l'homme meil- leur. Et cet espoir fait le bonheur du vrai philosophe. — En réponse à une question, posée par M. Valson, sur le point de savoir si, à un certain moment, et sous l'influence de la Société d'Auteuil, composée de philosophes incroyants, le spiritualisme de Maine de Biran n'avait pas fléchi quelque peu, M. Bertrand répond qu'il ne croit pas que jamais cette influence ait pu avoir une action sérieuse sur les idées spiritualistes de Maine de Biran. Comme Ampère, il a pu appartenir à l'école de Condillac, mais cette école n'est pas le matérialisme. Il est arrivé, il est vrai, à Maine de Biran, de présenter la même étude dans des concours différents, en remaniant dans une certaine mesure la forme de son travail, mais sans abandonner jamais les idées spiritua- listes qui forment le fond de sa doctrine. Séance du 11 mars 1S90. — • Présidence de M. Morin-Pons. — Au sujet de la lecture du procès-verbal, M. Berlioux fait observer que la classification du musée ethnographique de Copenhague a été conçue sur un plan trop théorique et sans une préoccupation suffisante de la provenance des objets exposés et que, d'autre part, on a attribué sou- vent aux Kjcekkenmredings une antiquité trop reculée, car on y a retrouvé parfois des objets bien travaillés, et décelant une civilisation assez avancée. — Hommages faits à l'Académie : 1° Premier fascicule du Repertorium bymnologicum, par M. l'abbé Ulysse Chevalier ; 2» Quatre volumes d'enseignement pédagogique par M lle Colin. — M. Dubois, professeur à la faculté des sciences, fait hommage d'un fascicule renfermant le Résumé des travaux du laboratoire de physiologie générale et comparée de la Faculté des sciences. — Il fait ensuite une com- munication sur les animaux hibernants, notamment sur la marmotte. Au réveil de ces animaux, leur température s'élève d'une manière