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288                          BIBLIOGRAPHIE

précieux détruits par les Burgondes, les Francs, les Sarrasins et les
Hongres, qui l'ont successivement dévastée ? Et ses monuments, ne
sait-on pas avec quel acharnement les protestants les ont ruinés au
xvie siècle, en attendant le jour où la Révolution viendrait consommer
cette Å“uvre de destruction ?
    C'est pourtant la description de ces monuments détruits ou mutilés,
qui a tenté M. Niepce. Décrire ce qui fut autrefois aussi bien que ce qui
a échappé au vandalisme, tel a été le but qu'il a visé et tel est surtout
l'objet du livre qu'il offre aujourd'hui au public.
    Mais il n'était guère possible de décrire ce qui nous reste des anciens
 édifices de l'Ue-Barbe, sans retracer aussi l'histoire du monastère. Cette
 histoire forme donc la première partie de l'ouvrage, et nous y retrouvons
tous les souvenirs qui nous ont été conservés de l'ancienne abbaye.
    Rappelons-en ici les principaux traits : Si la tradition qui fait remonter
son origine au temps de la persécution de l'empereur Sévère, ne peut
guère être considérée que comme une simple légende, il est certain que
le monastère, placé d'abord sous le vocable de saint André, existait
tout au moins au v« siècle, sous l'épiscopat de saint Eucher. Au
vne siècle, les moines adoptent la règle de saint Benoît. Sous le règne
de Charlemagne, l'archevêque Leidrade relève ses monuments détruits
par les Sarrasins. Au x= siècle, l'abbaye adopte saint Martin pour
patron, et l'abbé Eldebert fait construire ou réparer la grande église. Un
siècle plus tard, un autre abbé fait élever l'église de Notre-Dame pour
les pèlerins. Au XIIe siècle, l'abbaye parvient à son plus haut degré de
prospérité ; elle compte alors 90 religieux ; dans le seul diocèse de
Lyon, 86 églises relèvent de son patronage ; 48 prieurés lui sont soumis
et 50 seigneurs féodaux reconnaissent sa suzeraineté. Mais, comme en
toutes choses, après le progrès vient le déclin. Au xv e siècle, la funeste
institution de la commende vient hâter sa décadence, qui s'achève,
par la sécularisation, au siècle suivant. Enfin, en 1745, le monastère
est même supprimé, et ses biens réunis à ceux du Chapitre de l'église
primatiale, qui y établit, pendant quelques années, une maison de
retraite pour les vieux prêtres.
   A ce tableau historique succède la description des monuments. Ici,
il serait trop long de suivre l'auteur pas à pas, et il nous suffira de
renvoyer le lecteur à son livre. La plupart de ces monuments n'existent
plus, mais grâce aux renseignements fournis par Claude Le Laboureur,
il est possible encore aujourd'hui de se rendre compte de leur forme