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LES AQUEDUCS 267 supportait-il des tuyaux déployés en siphons ? ou était-il un pont aqueduc prolongeant la ligne d'écoulement de l'eau, entre la corniche est et la corniche ouest du ravin de Cotte- Chally (6). Nous croyons que cet édifice était un pont aqueduc et non un pont à siphons. Dans la plaine de Crécy, le radier du canal est à la cote 282 environ ; à Chevrotière il était sans doute un peu plus bas, et de l'autre côté du ravin, dans la plaine, entre Bidon et Champagne, le radier est à la cote 28c, le siphon aurait donc fonctionné sous une charge bien peu considérable. De plus, dans la propriété de M. Vincent, les vestiges de piles sont visibles jusqu'à la cote 260, 265 environ, soit jusqu'à 20 ou 25 mètres au-dessus du ruisseau qui coule dans le ravin. Le ruisseau peut être compté comme étant à l'altitude 240, 242. Le radier du canal, au Bidon, est à 280 ; le pont aurait donc eu environ 40 mètres de hauteur, du lit du ruisseau jusqu'au radier du canal sur le pont aqueduc. La longueur du pont, entre la cote 282 vers Chevrotière, et la cote 280 vers Bidon, aurait été de 500 mètres environ, soit à la couverte sur le pont aqueduc. L'édifice aurait eu au moins deux et même trois rangs d'arches superposés. Ce qui nous porte à croire à un pont aqueduc prolon- geant la ligne d'écoulement de l'eau plutôt qu'à un pont à siphons, c'est que dans la propriété de M. Vincent on voit les vestiges de piles, étages sur le flanc du ravin, depuis le (6) L'endroit pour l'établissement d'un pont aqueduc ou d'un ponj a siphon était admirablement choisi ; sur nul autre point l'étranglement de la vallée n'est aussi accusé qu'à Cotte-Chally.