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210 NOTES SUR LE SALON portrait de révéler, avant toute chose, l'âme et l'esprit du modèle. MIle Olivier nous présente une toute mignonne fillette aux boucles blondes, au teint rosé, aux grands yeux bleus, encadrée d'un mirifique chapeau noir en auréole, du même noir que la robe, indiquée en larges traits, et ce noir et ce rose forment le plus imprévu et le plus charmant contraste. Ce portrait d'enfant est un des plus jolis pastels de l'Expo- sition, une des œuvres favorites du public, plaisant aux ignorants comme aux savants, une trouvaille doublée d'une réussite. Dans un tout autre genre, sur un tout autre mode, M m Reyzner, artiste de beaucoup de talent, a chanté du bout de son habile pinceau, les harmonies de la Nuit. Ce buste de femme renversée, entourée, encadrée, illu- minée de fleurs et d'étoiles, est une fort séduisante chose, alors même qu'elle demeure une énigme, quant à sa signi- fication et à son caractère. Plus d'une femme est dans ce cas-là ; ne cherchons pas à comprendre, et rendons à l'artiste la juste louange que mérite son œuvre distinguée. Le cadre de miniatures de M. L. Sterrer offre les mêmes qualités de fine minutie qui sont de mise dans cette spécia- lité et les défauts de sécheresse qui caractérisent sa manière, mais une double miniature sur porcelaine, Jumelles, de Mlle Marie David, me paraît une très jolie étude et autre- ment large de facture que la plupart des reproductions ou œuvres originales qui émaillent le portant de velours auquel tous ces petits cadres sont suspendus. Puisque j'en suis à signaler les portraits, il y aurait quelque injustice à ne pas noter au passage celui de Mlle V. M., par M. Daisay, celui de M. Détanger, représentant une dame moderne mise en harmonie avec des accessoires