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NOTES SUR LE SALON 20} sion, s'inspirant des traditions du suffrage universel, sera composé exclusivement d'artistes, émules, rivaux ou maîtres de ceux qu'ils ont à juger. On ne peut demander à des artistes de profession, qu'at- tachent à d'autres artistes des liens d'amitié et de camara- derie, la calme sérénité d'un désintéressement personnel de tout parti pris, de toute compromission de coterie. Un jury d'admission, tel que celui qui fonctionne au pavillon de Bellecour, quels que soient d'ailleurs le mérite et la valeur à tous égards de ses membres, se laissera donc faci- lement et même malgré lui, entraîner à admettre aux hon- neurs et aux dangers d'une exposition publique, des cama- rades ou des amis, soumettant au suffrage de leurs pairs des œuvres que l'on ne peut raisonnablement classer qu'aux plus humbles degrés de l'échelle de l'art. En entrant dans l'enceinte de planches et de toile où sont campés comme sous la tente tous ces tableaux, ces marbres, ces objets d'art, on est agréablement surpris par la bonne distribution de la lumière, et par la température égale des salles, malheureusement trop petites, où sont distribuées les œuvres exposées. Préoccupé d'abord de ce qui peut attirer particulièrement l'attention de l'Académie, j'ai cherché les œuvres qui me semblent dignes de lui être signalées, en commençant par celles où elle est directement intéressée. Avec des matériaux incomplets, aidé de sa mémoire et de son talent, le sculpteur Girardet a exécuté un buste de notre cher et regretté Président, le docteur B. Teissien Cette œuvre ne manque ni de ressemblance, ni de valeur. Elle a droit à des éloges mérités, comme aussi à de sérieuses réserves. De profil, de trois quarts surtout, en le regardant du côté