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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 185 Notre petite ville eut-elle l'honneur de recevoir le grand connétable pendant cette laborieuse poursuite ? Nous ne pou vons le dire, mais c'est assez probable, Duguesclin ayant traversé la vallée de la Saône pour se rendre en Auvergne. Quoique la guerre fût portée particulièrement sur la Garonne et la Dordogne, cependant en l'année 1374, elle se continua en toutes nos provinces par bandes isolées. Le quartier géné- ral des Anglais, le plus rapproché de la province lyonnaise, était dans les montagnes de l'Auvergne, en la ville de Cariât, place forte des mieux défendues et admirablement assise au milieu des montagnes (17). C'était de cette forte- resse, véritable repaire, que leurs bandes se lançaient sur les pays environnants pour y lever contributions de guerre et se ravitailler. Le duc de Bourbon, aidé de la noblesse du Forez, du Bourbonnais et de nos provinces, cherchait à les chasser de l'Auvergne; mais s'il ne put les déloger de Cariât, il parvint à leur reprendre le château de La Roche, Amburs, Tracos, la Roche-Sénadoire, Charlieu-le-Pailhoux, Charlieu-le- Champmaigois et Saint-Angel (iS). Malgré ces avantages, les excursions anglaises s'étendaient jusqu'à nos pays et les chroniques du temps nous disent que l'Anglais et ceux qui étaient de leur parti, promenaient en toutes nos provinces, le meurtre et le pillage. Le Beaujolais, le Forez et le Lyonnais, étaient remplis de la terreur des hordes de Lancastre, timorés Anglicorum (19). Partout on (17) Cariât est actuellement une petite ville qui fait partie du dépar- tement du Cantal. (18) O. Reure. Hist. de Château-Morand, p. 15. (19) J. Condamin. Hist. de Saint-Chamond. Paris, Picard, 1890, p. 132-133.