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SOCIÉTÉS SAVANTES 157 M. Morin-Pons présente un rapport sur l'état des finances de l'Aca- démie et le budget de chacune des fondations, dont elle est chargée de distribuer les prix. — La séance se termine par l'élection des membres devant composer les Commissions de publication et des finances, et des prix Dupasquier et Ampère-Cheuvreux. Séance du 14 janvier 1890. — Présidence de M. Arloing. — Hom- mage fait par Mme Heinrich, de la 4» édition du Catéchisme de Persévé- rance, et de la 2e édition du second volume de l'Histoire de la littéra- ture allemande, par M. Heinrich. — Hommage par M. le comte de Charpin-Feugerolles de ses Recherches historiques et généalogiques sur la commune de Mays et la famille de ce nom. — Communication d'une lettre de la Société scientifique Flammarion, de Marseille, invitant l'Acadé- mie à exprimer un vœu pour l'adoption générale de l'heure nationale en France et en Algérie. Après plusieurs observations présentées par divers membres, la Compagnie exprime l'avis que s'il convient d'adop- ter une heure unique pour les services publics : départ des chemins de fer et des bateaux, etc, il convient aussi de conserver l'heure locale pour les usages ordinaires. — M. Henri Beaune présente une étude sur le Procès de Marie Sluart, d'après l'ouvrage en deux volumes publié récem- ment sur cette princesse, par le baron Kervyn de Lettenhove. Trois siècles se sont écoulés, depuis que cette reine infortunée mourait sur l'échafaud, comme complice d'un prétendu complot formé contre la vie de la reine Elisabeth d'Angleterre, et jusqu'à ce jour un certain mys- tère avait continué à régner sur ce drame émouvant. Mais les docu- ments originaux, retrouvés par M. Kervyn de Lettenhove, viennent jeter aujourd'hui une pleine lumière sur cette sombre page de l'histoire du XVIe siècle. De ces pièces, demeurées inédites, l'auteur a pu tirer non seulement la conviction, mais la preuve irréfragable que Marie Stuart a été non la complice, mais la victime d'une conspiration ourdie par les puritains qui redoutaient son avènement au trône d'Angleterre, que ses ennemis n'ont pas reculé devant le faux pour la perdre et que leurs détestables intrigues, préparées dans le plus profond mystère, plus de deux années avant de se dénouer sur l'échafaud, ont eu pour foyer principal le cabinet même du secrétaire d'État d'Elisabeth. — Sur une question posée par M. Morin-Pons, M. Beaune ajoute que M. Kervyn de Lettenhove a interrogé non seulement les grandes collections de Record Office et du British Muséum, mais qu'en outre le marquis de