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146 LA COZONAISA
NUV1EME COPLÈ
Bevin un cou, malacardi ( 3 3 ) /
De pou deprindre la pipi :
Lo gozi comince à me couère.
Lo vin tiria, yfô lo 1ère.
Dz' ôme qu i me disian (3 4) : piuihu,
Folu gorman, bogre de caisa-piu (35) /
Tin-ië bien, bogre, te vé tsére ( 3 6 ) /
« Buvons un coup, maucorbleu ! — De peur de prendre
la pépie : — Le gosier commence à me cuire. — Le vin
tiré, il faut le boire. — J'aime qu'on me dise : Pouil-
leux, — f... gourmand, b . . . d'écache-poux! — Tiens-toi
bien, b . . . , tu vas tomber! »
DIJEUME COPLÈ
Malacardi (37), vouèdi iou plin !
Vo-z-u ai ai, dzome lo vin,
Lo bon vin, le pelële lasse.
Buè a peië cou, i délasse;
(33) A a Beven on coup, per s'acarii, et traduit « pour s'accorder v,
ce qui ne veut rien dire. B a la bonne version, malacardi, juron com-
posé de maie, corpus et deus; le tout répondant à un français maucordieu.
Sur la composition comparez corbleu = cordial = corps-dieu, et taliguié
= tête-dieu.
(34) I me disian. La 3e personne du pluriel, dans notre patois, rem-
place très souvent le on du français.
(35) Calsa-piu (de catsa) coaclare, et piu (pedicuhim). Je ne connaissais
pas l'emploi de cette injure dans le Lyonnais, mais dans le Gévaudan
ou pedicuhim a donné pesu, on a de môme catsa-pesu, nom donné au
pouce à cause de son emploi.
(36) L'ivrogne trouvant plaisir à se faire injurier pour bien constater
qu'il est saoul, me paraît une heureuse trouvaille réaliste.
(37) Ce couplet manque à B. A a Per la cardi, vouèdi iou plein, et