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76                 A TRAVERS LA KABYLIE

 le pouvoir politique sont le plus souvent séparés, on croit
 pouvoir conclure qu'ils peuvent vivre l'un sans l'autre ; que
les institutions civiles et politiques sont la base, la cause de
 notre civilisation, qu'elles sont le principal, et que les
diverses religions peuvent s'y ajouter à volonté comme de
simples accessoires. C'est une erreur. L'indépendance réci-
proque de la vie laïque et de la vie religieuse n'est qu'appa-
rente. C'est la religion qui est la base, la cause de notre
civilisation. Le christianisme règne dans nos lois et dans
nos mœurs. S'il n'y régnait pas, nous aurions, comme ail-
leurs, l'esclavage des faibles et en particulier de la femme,
et les institutions civiles et politiques elles-mêmes ne dure-
raient pas longtemps. Imposer notre civilisation à des indi-
gènes dont les mœurs n'ont au fond rien de chrétien, est
chose impossible. C'est vouloir l'effet sans la cause. L'auteur
ne le dit pas expressément, mais cela résulte de tout son livre.
   Nous n'avons présenté ici qu'un aperçu bien incomplet
de l'ouvrage. Il nous donne des renseignements pleins d'in-
térêt sur le fatalisme enseigné par le Coran (p. 211), sur
les marabouts (87, 132), sur la supériorité morale des
Kabyles vis-à-vis des Arabes, et sur leur plus grande apti-
tude à adopter notre civilisation (124), sur l'organisation
politique (76), l'administration et la justice françaises(29),
le système des impôts (36), la peine de mort et le droit de
grâce appliqués aux musulmans (101), sur le costume (20,
84), les bijoux (95), les habitations (13, 87), l'agricul-
ture (10) et l'industrie (9s), le climat (8, 270), la vie des
Kabyles, leur nourriture (260), leur résistance à la fatigue
et aux blessures (51, 120, 260), la télégraphie kabyle (67),
les peines de l'indigénat (108), la solidarité (104), la natu-
ralisation (119, 121), la première éducation des enfants
 (212), la vie des gardes forestiers (237, 243).