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A TRAVERS LA KABYLIE 63 culture, sont les deux principaux moyens d'accroître la population indigène de l'Algérie. Mais ce pays est assez étendu, assez fertile, pour nourrir, en même temps que les indigènes, de nombreux Européens. On a essayé déjà plu- sieurs systèmes pour développer la colonisation : nous n'avons pas à les examiner ici ; bornons-nous, d'ailleurs, à la Kabylie. A la suite des insurrections qui ont suivi la con- quête, le gouvernement français y a confisqué un grand nombre de terres. Dans la partie qui se trouve entre le Djurdjura et le Sébaou, la population est extrêmement dense, puisqu'elle compte, en certains endroits, jusqu'à 200 habitants par kilomètre carré, tandis que la moyenne, en France, n'est que de 72 habitants. A moins d'une expul- sion en masse, qui eût été moralement impossible, il n'y avait pas là de place pour des colons. Il n'en a pas été de même dans la partie située entre le Sébaou et la mer, où la la population était assez clairsemée. Plusieurs centres y ont été créés, entre autres Azazga (p. 27). L'auteur nous fait des colons de ce village, pris pour exemple, un tableau fort intéressant. Le gouvernement les a attirés en leur offrant des avan- tages considérables, en leur bâtissant des maisons, en leur fournissant des terres et d-e l'argent. Les colons qui se ren- dent en Algérie ne sont malheureusement pas ce qu'il y a de meilleur en France. Beaucoup ne consentent à quitter la Mère-Patrie que pressés par la misère, une misère dont les principales causes sont le plus souvent la paresse et l'incon- duite. Une fois installés dans des maisons et sur un sol qui ne leur ont rien coûté, ils se conduisent en Algérie comme ils auraient continué à se conduire en France, si on leur y avait offert les mêmes avantages. Ils commencent par louer leurs terres à des indigènes qui ne sont, bien souvent, que