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510 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. effet observé renferme l'idée de cause sans parler de la série des déductions et de la chaîne des raisonnements qui , par les lois de la logique, remonte jusqu'à la constitution de l'esprit humain. Il faut entendre ce que M. Lucas enlend par théologie. Dans son langage, ce terme ne signifie pas seulement celte science sacrée qui se base sur la révélation et a pour objet le développement et l'explication des dogmes divins; elle com- prend toute doctrine humaine ou surnaturelle qui recon- naît Dieu et l'existence réelle de l'âme , créature de Dieu. Par conséquent, la théologie, prise en ce sens, est celle qui a été professée et propagée par Socrate, Platon et Cicéron, aussi bien que par saint Paul et saint Augustin , par Des- cartes et Leibnitz, aussi bien que par Bossuet et Fénelon. C'est l'accord de la raison humaine avec la vérité révélée. Nous sommes grands partisans de l'indépendance com- plète de )a science. Nous voulons que la science ne relève que d'elle-même , mais c'est ne relever que d'elle-même que de relever du bon sens. Or, quand un principe a été proclamé, vérifié par la raison des sages, accepté par la raison géné- rale, et qu'il est tombé dans le domaine du sens commun , à de telles marques la science elle-même doit le recevoir ; car il apporte ses preuves. Il n'y a point là de joug ; il n'y a rien là qui s'impose, si ce n'est une vérité reconnue. Mais M. le docteur Perrin s'est fondé sur la tradition ! Encore ici un terme à expliquer. L'auteur de la Périodicité n'a point parlé de la tradition sacrée qui se conserve sous l'au- torité delà société religieuse. Â chaque chose son terrain. M. Perrin traitait d'un point de la science humaine. Quoique le principe qu'il soutient pût être confirmé pour lui par sa foi religieuse, il ne s'en est point fait une arme. La tradition dont il a parlé, c'est celle qui consiste dans la croyance com- mune et ancienne. Or, ce genre de preuves est légitime et