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216                    HISTOIRE DE LA VILLE
était trop près et plus rapprochée des pays de montagnes. On
voulut rétablir au siècle suivant celle de Trévoux, mais sans
succès.
    En 1429, Pierre, seigneur de Châles, près Thoissey, ayant eu
des différends avec la maison de Bourbon, voulut prendre par
surprise la ville de Trévoux; mais il échoua dans son entre-
prise et fut fait prisonnier : il fut relâché l'année suivante, par
suite d'un arrangement. Il fallait que la prison de Jean de Bour-
bon eût mis sa maison dans une position bien fâcheuse, pour
qu'un simple seigneur, comme le seigneur de Châles, se fût
enhardi à se révolter contre son suzerain et à attaquer ses pos-
sessions à main armée.
    Les Juifs, qui avaient été chassés de Lyon et s'étaient retirés
 à Trévoux, n'y furent pas à l'abri de la persécution. Les ri-
 chesses que leur avaient acquises leur commerce et leur indus-
 trie, les rendaient l'objet de la jalousie du peuple et des grands.-
 leurs usures exhorbitantes leur attiraient en outre la haine gé-
 nérale; on ne les supportait que parce qu'ils s'étaient rendus
 nécessaires, puisqu'ils avaient en main presque tout l'argent de
 la nation. Le prétexte de toutes ces persécutions qu'ils éprou-
 vèrent si souvent, était leur haine connue contre la religion
 chrétienne et l'immoralité de quelques opinions qu'ils profes-
 saient dans leurs assemblées particulières. La duchesse de Bour-
 bon, sollicitée par l'archevêque de Lyon, fit instruire contre
 les juifs de ses États et spécialement contre ceux de Trévoux,
 qui y formaient une assez grande partie des habitants. Des com-
 missaires furent nommés à cet effet par la duchesse et par l'ar-
  chevêque. Ces commissaires étaient, de la part de l'archevêque,
  Pierre Charpin, officiai du diocèse (l), et, de la part de la du-
  chesse, Jean lieux, juge ordinaire de Dombes, et Jean Namy,
 juge d'appel du Beaujolais. Ils se réunirent à Trévoux, le 23
  mars 1429: ils tirent comparaître devant eux les principaux
  d'entre les Juifs de Trévoux.- le procès-verbal les nomme Peyret,


   (1) Celui-ci, empêché par maladie, se fil représenter par un avocat nommé
 Jean Chalon.