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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 511 même scientifique. M. Lucas doit l'admettre, lui qui croit au progrès ; car le progrès est une chose continue qui se compose par superposition. Quand un principe est admis, pour ainsi dire, dans le domaine public, il forme une auto- rité non sans doute absolue et inattaquable , mais qui doit être respectée tant qu'elle n'est pas effacée de la croyance commune ; or, ce qui s'en efface, ce ne sont guère ces croyances universelles et positives, telles que l'existence du principe spirituel, croyances qui son! attachées à la conscience que les hommes ont d'eux-mêmes. Mais , dans tous les cas, il est licite de donuer celte foi instinctive, Iran smise de siècle à siècle, comme un motif de croire, comme une autorité in- tellectuelle et morale. Agir ainsi, ce n'est point opprimer la science, mais lui fournir un argument d'un grand poids. M. le docteur Perrin n'en a point parlé dans un autre sens. En somme, la critique de M. Lucas est bien autrement dogmatique que le livre de M. Perrin. Elle invoque l'obser- vation, et elle n'est elle-même qu'une affirmation sèche et ab- solue. Le livre, au contraire, cite une quantité de faits très- bien décrits, incontestablement attestés. Les reproches qui sont faits à M. Perrin sous le rapport de la méthode, nous paraissent complètement injustes. Sans entreprendre , au fond , de juger de la valeur médicale du livre, nous croyons, nous, profane , pouvoir reconnaître avec M. Perrin que la meilleure hygiène , pour l'homme en santé , c'est l'apaise- ment des passions, le calme de la conscience, la tempérance des désirs et la domination de l'esprit sur les appétits sen- suels ; que le meilleur auxiliaire du médecin, et , peut-être, le meilleur'médecin, au chevet du malade, c'est la tendre af- fection des proches, les soins de l'ami qui ôte du cœur la cruelle épine du chagrin, les considérations de l'autre vie ap- portées par le minisire de la religion avec discrétion et pru- dence; enfin que, si le disciple doit se garder de négliger les