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                      BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                             253
bien digne de ce sort, l'homme doux et respectable, à qui, d'après M. de
Tocqueville, le bien était si facile et qui rendait le bien si aimable. » Notre
collaborateur, Victor de Laprade, nous l'a fait connaître et aimer dans un
remarquable travail qu'il a publié en 1848, dans les Mémoires de l'Aca-
démie de Lyon.
  Dans la Vision d'Hébal, Ballanche s'est peint sous les traits de son jeune
Ecossais, et l'on y retrouve ses tristesse de l'âme et ses souffrances du corps"
Entouré des plus doux soins, il s'éteignit le 12 juin 1847, et sa mort fut digue
de sa vie. Car « il était enfin venu pour lui le terme de cette peine dévorante
du cœur humain qu'il avait appelée du nom délicieux de nostalgie céleste,
pour exprimer les aspirations du chrétien vers sa véritable pairie. »
    Le premier essai de Ballanche date de 1801 ; il fut imprimé dans les ateliers
typographiques de son père, aux Halles de la Grenette, et ne l'a pas été de
 nouveau. Il a pour titre : Du Sentiment considéré dans ses rapports avec ta
littérature et les arts. On y sent l'influence de Jean-Jacques , tempéré par
un vague sentiment de catholicisme, et comme un pressentiment du Génie du
 Christianisme ; si la forme en est déclamatoire, l'on y rencontre pourtant quel-
ques brillantes lueurs ; l'ouvrage n'a ni plan, ni but, c'est un véritable jardin
anglais, comme le dit l'auteur lui-même.
    A celte époque, associé avec son père et chargé de la direction de l'impri-
merie, Ballanche se rendit propriétaire du Génie du Christianisme et en pu-
blia la deuxième et troisième édition ; l'une dans le format in-8, et l'autre
en 9 vol. in-18.
   Formant alors une sorte de cercle littéraire avec Dugas Montbel, Ampère,
Camille Jordan, Bredin, Dumas, del'Académie de Lyon, il publia ,pendant
quelques années , le Bulletin de Lyon , auquel collabora Fourrier.
    Au retour des Bourbons, en 1814, il fit paraître son poème i'Ântigone,
qu'il dédia à la duchesse d'Angouléme et qui eut un succès mérité. Ses au-
tres œuvres palingénésiques vinrent ensuite.
   Par ses travaux, Ballanche a cherché à glorifier le christianisme en prouvant
qu'il répondait à toutes les exigences de l'esprit humain comme à toutes les
nécessités de la société, dans le présent et dans l'avenir. Mais le philosophe
chrétien, aux prises avec le dogme de la damnation éternelle, ne peut se
résoudre à admettre des peines sans fin. « Il plaça dans la succession des
destinées de l'humanité collective l'expiation par laquelle elle se purifie et se
perfectionne pour se rapprocher de Dieu. Il voulait même sur la terre bannir
de tout code des peines d'un effet irrévocable, et il attendait de l'expiation
seule la fin des châtiments. Chez lui l'horreur du mal allait jusqu'à l'incré-
dulité el sa croyance était entière dans une purification absolue au moyen de