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60                     COLONNE BE CUSSY.

Régent la mission de visiter la colonne, objet de diverses con-
jectures parmi les antiquaires, et d'y pratiquer des fouilles pro-
 fondes pour savoir si c'était véritablement un monument funèbre.
   Ces fouilles et le procès-verbal de leur résultat furent faits
en présence de deux témoins, l'abbé Desbois, curé de Cussy et
l'abbé Tisserand, curé de Crugey. Ce procès-verbal fut adressé
 au Régent. Les témoins, de leur côté, en prirent note. Le curé
 Desbois écrivit sur les registres de sa paroisse les lignes sui-
 vantes :
   « Le 22, 23, 24 avril 1716, M. Parisot, seigneur de Grugey,
avocat-général au Parlement de Bourgogne, voulant savoir le
sujet et la cause de la construction de l'édifice de la colonne de
Cussy, fit piocher et fouir aussi profond que la colonne est haute,
c'est-à-dire, à vingt-cinq pieds des deux côtés et au-dessous de
ladite colonne ; en sorte que lui et plusieurs autres spectateurs
traversèrent et passèrent dessous icelle, où l'on trouva six mé-
dailles de différents empereurs et les ossements de quatre grands
corps. Elle est soutenue par une voûte et deux gros piliers ; et
sur ces deux piliers sont deux pierres monstrueusement épaisses
et grosses. Il espérait trouver des tables où il y aurait quelque
chose d'écrit pour l'instruction dudit édifice; mais lui et la bonne
compagnie qui l'assistait ont été privés de leur espérance. Il en
fit faire une description et fit monter un homme au-dessus pour
savoir si les pierres étaient creuses et percées du haut en bas.
Mais non : il y avait seulement un creux d'environ un pied, où
apparemment les autres pierres qui sont tombées étaient em-
 boîtées. Le curé dudit lieu a été présent à tout ce que dessus,
ce qu'il atteste véritable. »
                                             « DESBOIS. »


  Cette déclaration du curé de Cussy est, dans quelques-
unes de ses parties, si mal rédigée et si amphibologique, qu'elle
aurait jeté les commentateurs dans de grandes aberrations, si,
heureusement, un autre témoin, plus éclairé, l'abbé Tisserand
n'eût écrit aussi le résultat des fouilles. Dans une lettre au pré-
sident Bouhier, relatée dans les Miscellanea antiquilatis de
M. de Frontète, conseiller au Parlement et membre de l'Aca-
démie de Dijon, l'abbé Tisserand a constaté :
   Que les constructions de la colonne portent sur un massif de
béton avec deux piliers en maçonnerie, sur lesquels sont dis-