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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 507 à lui, c'est le positivisme dont la théorie a été formulée par M. Auguste Comte. A chacune de ces phases , M. Lucas voit correspondre un certain état de la science et un certain état de la philosophie. Le grand reproche qu'il fait au livre de M. le docteur Perrin , c'est de s'être arrêté h la donnée théologique et à la concep- tion métaphysique qui lui est parallèle. Or, comme suivant M. Lucas, la science est déjà en avant de ces vieilleries , M. Perrin fait rétrograder la science , en lui substituant les fictions d'une imagination enfantine. Mais c'est aussi sur un a priori que M. Lucas a bâti un système. Mon Dieu ! nous ne le lui reprochons pas. On a beau vouloir bannir le sysième , il se retrouve toujours , car il satisfait au besoin invincible d'unité qui est au fond de l'esprit humain. Sans l'idée première, de laquelle tout découle et à laquelle tout se rapporte, l'observation devient stérile, à supposer qu'elle soit possible. Bien loin de nous de vouloir exclure de la science l'observation , l'expérience, la compa- raison ! Ce sont les grands instruments de l'esprit humain en quête de la vérité ; ce sont des instruments de vérification. Le tout est de savoir s'en servir. Nous disons donc, seulement pour le constater en fait, que M. Lucas, qui reproche à M. Perrin d'avoir fait une cons- truction , a aussi bâti la sienne. Mais il y a construction et construction. Celle de M. Perrin repose sur la croyance com- mune et générale de l'humanité dans tous les siècles, consi- dérée comme le fondement de la morale et Ja garantie de tou- tes les relations sociales. Celle de M. Lucas est presque aussi antique; mais elle a été constamment l'opinion du petit nom- bre, et sans cesse repoussée par l'immense majorité comme contraire au sens intime de l'espèce humaine. C'est, en effet, une vieillerie que nous donne M. Lucas , sous les formes et l'appareil d'une doctrine nouvelle. Lors^-