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                              LOI GOMBEÃTE.                                Ait
sieurs points relatifs aux successions de ceux qui meurent sans
 fils, nous avons néanmoins reconnu, en examinant avec plus
 d'attention tous les cas, que quelques-unes d'entre ces lois an-
 ciennement promulguées, avaient besoin d'être réformées. C'est
pourquoi nous ordonnons, par la présente constitution, que la
femme dont le mari est mort et n'a pas laissé de fils, et qui n'a
pas passé à de secondes noces, aura Je droit de jouir tranqui-
lement, jusqu'au jour de sa mort, du tiers de la fortune de son
mari; aux héritiers légitimes duquel le tout devra retourner à
la mort de la femme (1).
                                  ART. 2.
  Quant à nos lois précédentes sur le Morgmegiva (2), elles
continueront à recevoir leur exécution. Ainsi, si une veuve veut
contracter une nouvelle union dans l'année du décès de son
premier mari, elle en aura la faculté ; mais elle perdra la jouis-
sance, qui lui était accordée, du tiers de la fortune de son mari.
Du reste, si elle veut se remarier, après un an révolu ou deux
ans, elle perdra, ainsi que nous l'avons vu plus haut, tout ce
qu'elle tient de son premier mari ; mais elle conservera le prix
du mariage qui a dû être payé, et l'hérédité de son mari dé-
funt sera dévolue aux parents de celui-ci.
    Donné à Ambérieux. (3)            dans le colloque tenu le trois

   (1) Celle loi paraît avoir été abrogée par les dispositions du litre 74.
Voir la note placée sous l'art, premier de ce titre 7i, Voir aussi le titre 24 de
la présente loi.
    (2) Les mots morginegiva, morganegiba, morgingab, morgengifa, morgengeba,
morgangeba, morghengab, ont la même signification que le mot movgangoba
que nous lisons dans la loi rijiuaire. Ils signifient le présent du matin que le
mari faisait à sa femme, pour prix de la virginité qu'elle lui avait apportée,
ainsi que nous l'avons fait remarquer dans la note placée sous le litre 59 de
la Loi ripuaire.
    (3) Dom Bouquet, dans ses notes sur la Loi Gouibelte, pense qu'il s'agit
ici d'Àmbérieux-sur-Anse, en face de Trévoux. Mais j'ai vainement cherché
dans ce petit village des traces d'une importance rétrospective quelconque.
Il ne parait pas non plus qu'il s'agisse ici du bourg d'Ambérieus-en-Dombes.