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JACQUES LISFRANC. 299
lions utiles et des réconciliations entre Dieu et les hommes et
celles des hommes entre eus ! Une minute de plus ou de moins
a l'utilité d'un siècle pour celui qui a une volonté à exprimer.
Aussi combien ne doit-on pas craindre de voir jouer ainsi tantôt
l'âme et tantôt le sort héréditaire des familles aux dés de cette
incurie malheureusement trop peu combattue ! On dirait que
l'homme, de nos jours, a hâte d'en finir avec son semblable.
Lisfranc n'a jamais lâché prise que devant la fuite irrévoca-
blement accomplie de la vie chez son malade.
IV.
En théologie, science qui embrasse tant d'autres sciences,
voici en quels termes on trace les conditions d'être du médecin
qui veut, plus tard, dans l'exercice de son art, n'avoir plus Ã
escompter continuellement avec sa conscience, ni à rendre compte
au souverain juge d'une existence mal employée et fatale à l'hu-
manité hors de ces mêmes conditions.
Medici, singuliperitia, diligentia, caritate , proprior utili-
tatis neglectu , ac fidelitate prœditi esse debent. — Science
habile, activité, charité, désintéressement, fidélité.
A ces conditions nous ajouterons celle qui résulte de ce pré-
cepte .• « Ecoutez avec douceur, afin de mieux comprendre et
de pouvoir répondre d'une manière conforme à la raison et Ã
la vérité. ( Ecoles. VI).
Dans Lisfranc il y avait science habile : personne ne l'a con-
testé; diligence : on sait combien ce médecin si occupé
était prompt à tout quitter lorsqu'il était appelé. L'heure pour
lui était toujours militaire. Il vivait dans le monde, étranger Ã
toutes ces préoccupations politiques, artistiques ou d'étiquettes
qui prennent sur le temps, et le temps, c'est la vie. Son plus grand
soin était de fuir les désœuvrés qui n'oseraient voler votre argent
et qui sans scrupule vous arrachent ainsi quelque chose de ce
don précieux. Le feu sacré a constamment brûlé en lui, car son
assiduité ne s'est jamais un seul instant ralentie, alors que
tout désir de fortune et de gloire se trouvait largement satisfait.