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DISCOURS DE M. TABAREAU. 405 colonies, découvert dpis les végétaux de la terre française ; la brillante lumière du gaz illuminant nos cités ; une lumière plus éclatante encore, et les forces nouvelles promises par l'électricité ; l'or et l'argent déposés par la pile voltaïque, donnant aux autres métaux la richesse de leur éclat. Dans un autre ordre d'idées : l'homme protégé par l'éther contre ses plus cruelles souffrances ; le soleil dessinant par la volonté de Daguerre notre image, nos monuments ; les progrès de l'optique nous dévoilant chaque jour: dans l'immensité des cieux, des astres nouveaux ; dans le monde des inflniments petits, de nouvelles populations micros- copiques entassées sur les plus petites parcelles de la matière. Je m'arrête dans mon admiration, et je cherche l'auteur de tant de merveilles ; vous le nommez tous avec moi : ce sublime ouvrier, c'est l'homme de notre époque assisté par la science. Et l'on pourrait vouloir qu'il ne fût pas fier de ses œuvres ? et, qu'après avoir fait tant de grandes choses, il laissât passer sans protestation la glorification du seul art de bien dire ? Sa croyance et ses vœux obéissent à de plus hautes inspira- tions. S'inclinant devant toutes les gloires, il croit que la philo- sophie, les sciences et les lettres sont, après la foi dans la divinité, les indices les plus éclatants de la grandeur humaine ; il demande que, dans les écoles où se prépare l'avenir, le génie des sciences et le génie des lettres, répondant ensemble à son appel, servent désormais de guides à toutes les générations qui voudront marcher à leur tour vers de nouvelles terres promises. Cette alliance des lettres et des sciences est aujourd'hui un fait accompli. Les protestations éloquentes des Dumas, des Leverrier, des Michel Chevalier, ont été entendues ; un ministre éminent, M. Fortoul, sorti naguère du rang le plus élevé des Facultés des lettres, a cherché son plus beau titre de gloire dans l'avenir de l'instruction publique ; et la main de l'auguste héritier du plus grand génie des temps modernes, puissante de toute la puissance de la France, a signé le décret de rénovation de l'en- seignement. Tout était prêt pour faire de nos écoles de grandes institutions scientifiques : l'illustre chancelier de l'ancienne université, M, le.