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               ÉTUDE SUR L'HISTORIEN GIBBON.                 385
Les livres suivants contiennent le règne si important de Justi-
nien, les victoires de Bélisaire et de Narsès. Le XLIVe chapitre
est consacré à l'examen de la .Jurisprudence romaine. Dans le
XLV« chapitre, Gibbon se transporte de nouveau en Italie pour
y décrire l'établissement des Lombards et le pontificat de Saint-
Grégoire Ier, qui marque l'époque où la puissance temporelle de la
Papauté commence à se montrer avec éclat. ïl passe de là au
tableau des révolutions de Perse, des victoires d'Héraclius.
Vient ensuite un précis historique sur la doctrine de l'incarna-
tion et sur les sectes nombreuses qui se relient à ce dogme ;
après quoi l'auteur reprend les événements politiques et les
pousse, sans interruption, jusqu'à la prise de Byzance par les
Latins. Le XLIXe chapitre renferme l'histoire de la doctrine
 des images, celle de l'hérésie des Iconoclastes, qui fut l'occa-
sion de l'indépendance de l'Italie et de l'établissement défi-
nitif de la puissance temporelle des papes. Viennent à leur
tour les Arabes, le Mahométisme, les conquêtes étonnantes des
Califes. Un coup d'oeil sur l'état de l'Empire grec, ruiné par les
 Sarrasins et les Bulgares, occupe le L)IIe chapitre. Les Turcs
Seljoucides apparaissent alors, et avec eux les Croisades; le
schisme qui amène la prise de Constantinople par les Croisés et
 l'inauguration d'un Empire latin sur le Bosphore. Le LXIVe et le
 LXVe sont consacrés à narrer les exploits militaires de Gengis-
 Khan et de Timur-bek, exploits qui, en affaiblissant la puissance
 ottomane, retardent la ruine des Grecs. Les trois chapitres sui-
 vants contiennent la lutte suprême de Constantinople avec les
 Turcs, et enfin la prise de cette capitale par Mahomet II. Gibbon
  termine son travail par un coup-d'œil rapide sur la succession
 des papes et l'état de Rome sous le gouvernement ecclésiastique.
     Ce qui frappe d'abord dans l'exécution de ce vaste plan,
 c'est la manière neuve, hardie, saisissante de l'historien.
 Gibbon classe les faits non pas dans l'ordre chronologique, mais
 dans l'ordre logique ; il les groupe, en forme comme des pha-
 langes séparées qui se montrent sur la scène historique et se
 meuvent revêtues de leur caractère contemporain et local. En
  ce genre, Gibbon est un écrivain complètement initiateur. Per-

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