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 384              ÉTUDE SUR L'HISTORIEN GIBBON.

   l'idée de tracer le déclin et la chute de cette -ville vint pour la
  première fois se saisir de mon esprit (1). » Nous ferons grâce au
  lecteur de ce que l'œuvre immense, conçue au pied du Capitole,
   coûta à l'écrivain de veilles, de recherches et de temps ; elle ab-
  sorba la dernière moitié de sa vie, et ne fut achevée que quatre
  ans avant sa mort, qui arriva au mois de janvier 1794. Mais
  cela importe peu; ce qui intéresse le public, c'est l'exécution de
  l'entreprise ; le reste est secondaire.
      L'ouvrage entier comprend soixante et onze chapitres. Dans
  les premiers, l'auteur trace le tableau de la constitution, de la
- force, de la prospérité de l'empire romain, jusqu'au siècle des
  Antonins. Arrivé à cette époque qui est pour lui le point culmi-
  nant de l'Empire, Gibbon commence une narration rapide de la
  succession des empereurs jusqu'au grand Constantin. Deux cha-
 pitres, le XVe et le XVIe, sont alors consacrés à exposer les pro-
 grès de la religion chrétienne, les mœurs, le nombre, la condi-
  tion des chrétiens, ainsi que la conduite du gouvernement à
 leur égard. L'historien s'étend ensuite sur la fondation de
 Constantinople, la translation du siège impérial dans cette ville
 et les changements amenés par ce fait dans la constitution de
 l'Empire. À partir du règne de Constantin, Gibbon fait marcher
 de front l'histoire ecclésiastique et l'histoire civile. Le XXVIe cha-
 pitre, qui répond à la fin du IVe siècle, contient le tableau des
 mœurs pastorales, les établissements, les conquêtes des Goths,
 des Huns et des autres barbares sortis de la Tartarie, leur ap-
 parition désastreuse dans l'Empire. Les chapitres suivants renfer-
 ment le règne de Théodose et la ruine définitive du Paganisme.
 L'historien raconte ensuite, sans interruption, les événements
 qui amenèrent la chute de l'Empire d'Occident. Dans le XXXVIIe
 chapitre, il est question de l'origine, du progrès et des effets
 de la vie monastique; puis viennent les révolutions de la Gaule,
 de l'Espagne et de l'Angleterre, suivies d'observations générales
 sur la fin de l'Empire romain ou d'Occident. Avec le XXXIXe
 chapitre commence l'histoire proprement dite du Bas-Empire.


   (1) Mémoires, page 177.