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                        JACQUES LISFRANC.                       285

                                 I.

    Jacques Lisfranc-Saint-Martin naquit le 10 mai 1789, àSaint-
 Paul-en-Jarrêt, département de la Loire , bourg situé à peu de
 distance du village de Saint-Martin à Coalieu, d'où M. Isidore
 Bourdon , l'un de ses biographes les moins charitables, a pré-
tendu que le nom de Saint-Martin qu'il joignait à celui de Lis-
franc lui provenait. D'autres ont prétendu que ce surnom fut
 emprunté à la rue Saint-Martin de Paris, où Lisfranc avait, au
 début, fixé son domicile ; mais le docteur Rattier, mieux rensei-
 gné sur cette origine, l'explique ainsi :
    « Le surnom de Saint-Martin par lequel on le désignait, en
 commençant, plus que sur la fin, lui venait de ses ancêtres, et il
le prenait dans les Actes judiciaires et officiels; mais s'il tient
 peu à cette qualification, il fait grand cas de ce qu'il appelle sa
noblesse médicale. En effet, il compte cinq générations d'aïeux
 médecins. >  •
    Courir après l'origine d'un surnom eût été chose puérile de
notre part, si nous n'avions pas eu à cœur de mettre en garde
le lecteur contre les malveillantes insinuations de M. Isidore
Bourdon qui a dû peu connaître le docteur Lisfranc, à en juger
par la légèreté de certaines appréciations.
   Lisfranc eut pour premier maître son père, M. Pierre Lisfranc
de Saint - Martin, originaire de Saint-Paul-en-Jarret, et qui,
pendant cinquante ans, exerça avec bonheur l'art de guérir dans
les cantons de Rive-de-Gier et de Saint-Chamond.
   Ce médecin était estimé et jouissait de toute la confiance que
lui valait cette estime, et cette estime était générale. Sa clien-
telle était nombreuse dans les montagnes. Tant qu'il vécut elle
lui resta fidèle, malgré toute l'activité et la science de jeunes
confrères ardents à l'œuvre, qui plus tard s'établirent dans le
pays.
   Afin dé ne pas exposer le malade aux lenteurs inséparables
du temps que l'on emploie à se procurer des remèdes, qui sou-
vent arrivent trop tard ou qui ont cessé de convenir faute d'ap-