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ET DU CANTON DE TRÉVOUX. 27? En 1680, Mademoiselle céda Trévoux et la souveraineté de Bombes à Louis-Auguste, duc de Maine,filsnaturel de Louis XIV, mais s'en réserva l'usufruit. Elle mourut en 1693 , le 3 mars, et aussitôt le duc de Maine prit possession du pays, au mois d'avril. Les députés des trois Ordres lui offrirent le dont gratuit d'usage ; mais il différa deux ans de le recevoir, prenant en considéra- tion la disette qui faisait gémir la contrée. Il eut un fils en 1695. Trévoux et la Dombes firent de grandes réjouissances à sa nais- sance et envoyèrent complimenter le duc. Cet enfant mourut le 28 septembre 1698. Le prince , en reconnaissance de l'attache- ment que lui avait témoigné le peuple de Trévoux, envoya à cette ville le cœur de son fils qui, renfermé dans un cœur d'or, a été conservé jusqu'en 1792 dans l'église collégiale. En 1674, avaient paru les dernières monnaies frappées à Trévoux. Le duc de Maine, dans la crainte que les officiers de ses monnaies ne fussent soupçonnés de fraude, renonça aux avan- tages que la fabrication lui donnait. L'appréhension de porter ombrage au roi entra pour beaucoup dans sa détermination. Son fils suivit son exemple. D'ailleurs, les droits trop élevés qu'on exigeait des fermiers de l'atelier , les découragèrent et leur firent abandonner leurs travaux. En 1697, le duc de Maine établit une imprimerie à Trévoux. Vingt-six ans auparavant, en 1671, un nommé André Molin, imprimeur à Lyon, avait obtenu le brevet d'imprimeur à Trévoux; mais il faisait imprimer ses livres à Lyon, sous la rubrique de notre ville. L'imprimerie de Trévoux, que dirigeait un nommé Ganeau, devint bientôt célèbre par la beauté de ses caractères, la correction de l'impression et l'importance des ouvrages qui en sortirent. Les principaux sont le Journal et le Dictionnaire dits de Trévoux. Le journal, composé par les jésuites, sous le nom de Mémoires pour servir à l'histoire des Beaux-Arts, fut imprimé à Trévoux, depuis son origine, en 1701 jusqu'en 1730; mais à dater de cette année jusqu'en 1767 , il s'imprima à Paris. Les hommes les plus remarquables parmi les jésuites ont travaillé à ce journal. Les Pères Catrou, Tournemine, Buffier, Du Cerceau , Brumoy, Castel, Rouillé, Berthicr et d'autres encore y ont donne