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274                    HISTOIRE DE LA VILLE
loger les pauvres malades ; on poursuivit les gens sans aveu qui
volaient dans les maisons vides de leurs habitants que la peste
avait enlevés. La ville, dans cette circonstance, eut recours au ciel
et renouvela, le 13 juillet, un vœu fait de temps immémorial dans
un pareil cas de contagion, mais que les guerres civiles avaient
fait négliger. Ce vœu consistait dans une procession que, chaque
année, au jour de saint Marc (25 avril), le clergé, les consuls
de la ville et les habitants devaient faire à l'église de Notre-Dame
de l'Ile-Barbe, près Lyon. Ce vœu fut rempli jusqu'à la révolu-
tion de 1789. Depuis lors, cette église de l'Ile-Barbe ayant été
détruite, il a été changé en une procession dans les rues de la
ville .- ce qui s'observe encore aujourd'hui.
   En 1653, Mademoiselle de Montpensier avait embrassé le parti
de la Fronde ; le cardinal de Mazarin envoya le marquis de Ca-
nillac, à la tête d'un régiment, pour occuper Trévoux et la Dom-
bes. Trévoux se rendit sans résistance ; mais il n'en fut pas de
même dans le reste du pays : quelques escarmouches eurent lieu
entre les troupes et les habitants.
   Le 28 décembre 1658, Mademoiselle, ayant fait sa paix avec la
Cour , accompagna le roi et la reine-mère à Lyon, et séjourna
quelque temps dans cette ville ; après les fêtes de Noël, elle se
rendit à Trévoux. Nous allons rapporter, mais en abrégeant, son
séjour dans la capitale de ses Etats, tel qu'elle le raconte elle-
même dans ses Mémoires, d'une manière piquante et spirituelle :
« Elle trouva, en arrivant à Trévoux, la milice des environs sous
les armes et en assez grand nombre, vu le peu de temps qu'ils
avaient eu, n'ayant été avertis que la veille de l'arrivée de leur sou-
veraine. A la porte de la ville, le lieutenant-général du bailliage ,
accompagné des consuls, la harangua à genoux et lui présenta les
clés. Elle se rendit d'abord à l'église,qu'elle trouva assez belle. » Elle
n'était pas difficile : cependant elle avait droit de l'être, ayant
vu les belles églises de Paris et de ses environs. « On tira le ca-
non, et il y eut force salves de mousqueterie. Ensuite, elle se
retira à son logis, qui consistait en une maison bourgeoise qu'elle
avait achetée (le vieux château, comme nous l'avons dit, était
détruit et inhabitable). Cette -maison était jolie ; la cour était en