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                          PIERRE REVOIL.                         235
complète, sauf les modifications que l'artiste peut y avoir intro-
duites en le peignant, fut exposé au salon de 1804, et si l'on s'en
rapporte au témoignage des divers auteurs qui se sont déjà
occupés de Revoil, il est assez difficile de savoir au juste de quelle
façon le public accueillit son début comme peintre d'histoire, car
la plus grande incertitude règne encore et régnera probablement
toujours à ce sujet. Les uns disent qu'il eut un grand succès ;
tandis que d'autres, au contraire, prétendent qu'il n'en eut
aucun. Soit que Revoil n'eût pas une vocation bien décidée pour
ce qu'on appelle, en terme d'atelier, les grandes machines, ou
bien qu'il aimât mieux, par suite de sa modestie naturelle, faire
 de la peinture dans la dimension plus restreinte des toiles de
chevalet ; ce qu'il y a de certain, c'est que tous les sujets qu'il
a traités depuis, et ils sont assez nombreux, n'ont jamais dépassé
 cette dernière grandeur. Ce fait, joint à l'intérêt qui s'attache
assez ordinairement aux œuvres qui marquent le commencement
 de la carrière d'un artiste célèbre, rend la destruction de ce
 tableau d'autant plus regrettable, et donne par là même à la
 postérité le droit de qualifier sévèrement un acte de barbarie
 aussi sauvage.
   L'Ecole des Beaux-Arts qui a rendu et qui rend encore de si
grands services à l'industrie lyonnaise, ayant été créée en 1807,
par un décret impérial, Revoil y fut nommé professeur de la
classe de peinture. Appelé par le choix éclairé des autorités de
l'époque à ce poste de confiance, qu'il occupa pendant près de
quinze- ans, soit comme professeur, soit comme directeur de
l'école, il s'y montra constamment digne de la préférence qui lui
avait été accordée, et ses leçons, qui avaient pour principe et
pour base les bonnes doctrines artistiques qu'il avait reçues lui-
même dans l'atelier de David, produisirent bientôt les plus excel-
lents résultats. La place distinguée qu'il occupait à l'École des
 Beaux-Arts lui ouvrit alors quelques-uns des salons où se réunis-
sait une société choisie ; et tout en s'y créant des amitiés recom-
 mandables, il y fut l'objet de la considération de tous, et sut tou-
jours faire respecter en lui la profession et le caractère d'artiste.
 Ces relations précieuses à plus d'un titre, et qui, tout en ajoutant