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236 PIERRE REV01L. aux agréments de la vie, servent aussi quelquefois à développer le talent, lui valurent quelques-unes des distinctions sociales qui ne font pas le mérite, mais qui le récompensent et qui l'ho- norent. Déjà membre de la Société littéraire, il fut admis, en 1809, parmi les titulaires de l'Académie de Lyon ; et, quelques années après, la croix de chevalier de la Légion-d'Honneur, qui lui avait été accordée par le comte d'Artois à son passage à Lyon, en 1814, lui fut confirmée par une ordonnance royale, rendue le 18 janvier 1815. Les événements politiques du 20 mars qui ont signalé cette période de nos annales contempo- raines, l'éloignèrent momentanément de l'école des Beaux-Arts ; il y reparut au bout de quelques mois, mais ce fut pour la quitter bientôt, et pour un temps beaucoup plus long. Une cir- constance capitale, dans sa vie, comme dans celle de tous les hommes, lui en fit prendre la résolution ; il se maria, et donna sa démission pour se retirer à Aix, en Provence, auprès de son beau-père, avec lequel il était depuis sa jeunesse intime- ment lié. Après sept années d'une retraite qu'il sut rendre féconde, car il en utilisa les loisirs en produisant plusieurs dessins remarquables, il revint à Lyon, et il obtint par faveur d'être réintégré à l'École des Beaux-Arts ; il en dirigea l'enseignement et les travaux jusqu'en 1830, où les événements de juillet le déterminèrent à s'éloigner de nouveau. Mais, cette fois, la démis- sion qu'il donna fut définitive, et il se retira à Paris, dans l'in- tention d'y vivre auprès d'un oncle dont il espérait l'héritage. Ce parent, à ce qu'il paraît du moins, n'était pas très-fortuné, ou bien il traita' son neveu d'une manière peu favorable, car, s'il faut en croire M. Martin Daussigny, les dernières années de Revoil furent attristées par la pauvreté. Arrivé à cette époque de la vie, où les infirmités de la vieillesse rendent plus sensibles les agréments d'une existence riche et assurée, il fut obligé de demander à un travail incessant la réparation des torts nombreux que les événements politiques avaient fait à sa fortune, et si l'on en juge par le peu de bruit qui s'est fait dans ces dernières années autour de ses œuvres les plus récentes, il est à craindre que d'aussi honorables efforts n'aient pas toujours obtenu la