page suivante »
H. AV. LONGFELLOW. " 177 « Au moment où éclate le bruit du gobelet qui se rompt, la salle voûtée craque soudain, et à travers les crevasses jaillissent les flammes. Les convives sont réduits en poussière avec la For- tune brisée d'Edenhall. « Comme l'ouragan apparaît l'ennemi, le feu et l'épée à la main. Pendant la nuit il avait escaladé les murs. Le jeune lord est étendu percé d'un coup d'épée ; mais il tient dans sa main le grand vase de cristal, la Fortune rompue d'Edenhall. , > Au matin, le sommeiller, la bai'be grise, fouille seul dans < la salle déserte. Il cherche le squelette calciné de son maître ; il cherche dans la ruine affreuse les débris de la Fortune d'Edenhall. « Les murs de pierre s'écroulent, dit-il, les nobles piliers aussi doivent tomber. Le bonheur et l'orgueil dïci-bas ne sont que du verre, et en poussière, un jour, doit tomber cette boule terrestre, comme la Fortune d'Edenhall. » (Ballades). VI. EXCELSIOR. « Les ombres de la nuit tombaient rapidement au moment où un jeune homme traversait un village des Alpes ; il portait au milieu de la glace et de la neige une bannière avec cette devise étrange : Excelsior ! « Son front était triste ; au-dessous étincelait son regard comme la lame tirée du fourreau, et, comme un clairon d'ar- gent, vibraient les accents de cette langue inconnue : Excelsior ! « En d'heureuses demeures il vit le feu du foyer répandre la chaleur et la lumière ; plus haut brillaient les glaciers sem- blables à des spectres, et de ses lèvres tomba un gémissement .- Excelsior ! « Ne tentes pas le passage .' dit le vieillard, la tempête s'a- « baisse bien sombre sur ta tête ; le torrent mugissant est bien « large et bien profond, et avec force la voix semblable au clai- ron répondit : Excelsior ! 12