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178 H. W. LONGFELLOW. « Oh ! demeure, dit la jeune fille, et repose sur mon sein ta » tête fatiguée : Une larme roula dans son œil bleu étincelant, mais avec un soupir il répondit encore : Excelsior .' « Garde-toi de la branche desséchée du sapin, garde-toi de « l'avalanche terrible ! » Tel fut le dernier adieu du paysan. Une voix, descendant des hauteurs éloignées, répondit : Excelsior ! « A la pointe du jour, lorsque les pieux moines de saint Bernard élevaient au ciel la prière si souvent répétée, une voix ébranla les airs de ce cri -. Excelsior ! « Un voyayeur à demi enseveli dans la neige fut trouvé par le chien fidèle ; il serrait encore dans sa main de glace la ban- nière avec l'étrange devise : Excelsior ! « Là , dans le crépuscule froid et gris, il reposait sans vie, mais beau encore, et du ciel profond et serein une voix tomba comme l'étoile filante .- Excelsior ! (Ballades). VII. L'ENVOI. « 0 voix qui vous élevez à l'heure où le soir expire et dont les soupirs ont apporté le calme à mon cœur sans repos ; « Allez, portez les mêmes inspirations à l'oreille de ceux qui doutent et souffrent, et dites-leur : la paix soit avec vous ! « 0 bruits si faibles et si doux, et que dans les bois embau- més je prenais pour l'hymne d'un ange; « Allez, mêlez-vous de nouveau au gémissement ininter- rompu de la forêt de pins chenue et sombre. « Langues des trépassés, langues non muettes mais qui vi- brez des glaces de la mort comme les langues enflammées à la Pentecôte; « Brillez comme des lampes funèbres au milieu des frimas et des brouillards de la vaste plaine où la mort a dressé ses tentes.