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H. W. LONGFELLOW. 173
« et de ia joie, toutes les voix solennelles de la nuit qui peuvent
< inspirer la consolation ou la terreur soient désormais les thè-
>
« mes qui te sont réservés. »
( Voix de la Nuit).
IL
LE MOISSONNEUR ET LES FLEURS.
« Il est un moissonneur dont le nom est Mort, et, avec sa
faucille tranchante, il va moissonnant à la fois les épis barbelés
et les fleurs qui y croissent mêlées.
« N'aurai-je rien pour moi de ce qui est beau? dit-il ; n'aurai-
« je jamais que l'épi barbelé? Quoique l'haleine de ces fleurs
« me soit douce, il me faudra cependant les donner toutes. > >
« Il contemplait les fleurs avec des yeux pleins de larmes. 11
baisait leurs pétales mourantes. C'était pour le Seigneur du
Paradis qu'il les liait en gerbe.
« Mon seigneur veut ces gaies fleurettes, » dit le moissonneur,
« et il sourit; ce sont de chers souvenirs de la terre où il fut
« petit jadis.
« Elles fleuriront toutes dans des champs de lumière, trans-
« plantées par mes soins, et les saints, sur leurs vêtements
« blancs, porteront ces fleurs sacrées. »
« Et la mère donnait, souffrante et en pleurs, les fleurs qu'elle
chérissait le plus. Elle savait qu'elle les retrouverait là haut, dans
les champs de lumière.
« Oh ! ce n'était ni par cruauté ni par colère-que le moisson-
neur vint ce jour-là . C'était un ange qui visitait la terre ver-
doyante et en emportait les fleurs.
II).
LÀ VILLE ASSIÉGÉE.
« J'ai lu dans quelque vieux conte merveilleux, légende va-