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BOtJRG-EN-BRESSE. lôâ dustrie moderne, cause fécoude de prospérité, écueil dangereux contre lequel vient trop souvent se briser la moralité des popu- lations. Le plus vieux titre où la ville de Bourg soit désignée, c'est la légende de Saint-Gérard, qui, en DCCCCXXVH, se retira dans la forêt de Brou : elle portait alors le nom d'Oppidum Tani, qu'elle ne tarda pas à quitter pour celui sous lequel nous la con- naissons. Ses commencements les mieux constatés se rattachent à un château-fort autour duquel se groupèrent des habitations. En MCCXXX, Alexandrine de Vienne se qualifiait dame de Bourg, Il fallait bien que le Bourg , né aux flancs et sous la protection du château, eût acquis, au milieu du XIIIe siècle , une certaine importance comme centre de population, puisqu'il reçut à cette époque une charte d'affranchissement. De simple chef-lieu de mandement qu'il était, le Bourg bressan ne tarda pas à s'élever au rang d'une sorte de petite capitale, à partir de la résidence que fit, dans ses murs, Philippe de Savoie , archevêque de Lyon. C'est ce prince, tuteur de Guy et de Renaud de Bagé (Baugé), qui , en leur nom, érigea la commune. Bientôt les grandes églises succédèrent, dans le Bourg du moyen- âge , aux oratoires et aux chapelles : un siège épiscopal y fut tour-à -tour érigé , détruit, relevé , puis annulé encore ; la cité s'embellit, s'augmenta, devint le séjour temporaire ou fixe d'une foule de seigneurs campagnards, qui construisirent leurs hôtels dans le Bourg Mayer. Ainsi, Bourg naquit humble et pauvre, et ne dut son accroissement et sa fortune qu'au travail de ses enfants. Que l'on ne s'étonne donc pas s'il n'existe à Bourg ni monu- ments romains , ni édifices romans. C'est, en apparence du moins, une ville toute du moyen-âge, dont l'origine se rapporte à un château et à un sanctuaire. De ce double élément de son passé, si elle a perdu l'un, elle a conservé l'autre, car la ville de Bourg est encore et sera toujours le grand tabernacle de la Bresse. L'origine de Bourg a encore d'autres causes qui lui sont com- munes avec celle de Nancy. La Lorraine et la Bresse , ces deux foyers du catholicisme, manquaient de cohésion et d'unité. Les