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                       COLONNE DE CUSSY.                          61

posées les deux énormes pierres plates en question; en sorte
que l'on pouvait passer sous ces pierres entre les deux murs ;
   Que des fouilles, à l'orient, avaient mis à découvert, à une pro-
fondeur d'un pied et demi du sol, les ossements de trois corps,
dont les têtes étaient tournées du côté de la colonne, mais en
dehors de ses fondations ;
   Que l'on découvrit encore en divers endroits six médailles,
dont trois grands bronzes, toutes à l'effigie d'Antonin-le-Pieux ;
   Qu'au côté occidental on trouva aussi des ossements et quel-
ques médailles du règne des Antonins ;
   Qu'en ce qui concerne les divinités du piédestal, encore que
défigurées par le temps, on reconnaissait Jupiter, son foudre à
la main, Mercure, Junon, Pallas et Hercule.
   11 résulte donc des explications de l'abbé Tisserand que l'on
ne trouva sous la colonne ni ossements, ni aucun objet d'anti-
quité ; ce qui laisse la question historique intégrale.
   Au surplus, comme nous le verrons bientôt, d'autres témoins
assistèrent à ces fouilles ; des archéologues vinrent à Cussy peu
de temps après, et recueillirent des renseignements ; l'exactitude
du curé de Crugey ressort de tous ces autres témoignages.
   C'est, en effet, à cette époque que l'ingénieur Thomassin fut
envoyé dans ces montagnes pour y faire l'étude d'un canal. 11
était aussi bon archéologue que géomètre. La colonne qui venait
d'être le sujet de grandes recherches et de nombreux commen-
taires, l'intéressa vivement. Il recueillit tout ce qui avait rapport
à ce monument, et fit paraître une dissertation imprimée à Dijon
en 1726. Je dois ajouter que, dans son voyage à Cussy, il visita
l'abbé Tisserand et recueillit de sa bouche toutes les particula-
rités de la fouille exécutée par M. de Crugey.
   Un troisième témoin, M. Chartier, curé de Champignolles,
paroisse voisine de Cussy, dit que, en 1728, ces excavations et
ces fouilles n'avaient pas encore été comblées. Il passa sous les
grosses pierres de 7 pieds de longueur sur lesquelles la colonne
est assise. Ces pierres sont supportées par deux murs, construits
parallèlement comme deux jambages de cheminée, à vingt-un
pouces d'intervalle. On ne pouvait donc y passer que le corps de