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266 VIENNE. II. INTÉRIEUR DE LA CITÉ. Après la synthèse, l'analyse. Décomposons maintenant tout cet ensemble : Le nom de la ville de Vienne , vous le savez, est glorieu- sement mêlé à toutes les grandes ères historiques. On la voit tour-à -tour métropole des indomptables Allobroges, mère ro- maine de Lyon , capitale des rois de Bourgogne, puissante par la crosse et par le glaive, régnant toujours par ses Pontifes, quand ses capitaines et ses soldats n'ont plus de Césars à leur tête. Visitons la Vienne actuelle. Je m'élance de suite au Chemin-Neuf. J'aime ce quai sinueux, accidenté, au-dessus duquel surplombe le mont de la Bastie, le plus abrupte des Monts viennois ; j'aime le tumulte de l'in- dustrie manufacturière réunie dans cette région, le bruit du commerce et des affaires, l'activité du peuple viennois , et ces séchoirs de draps, qui s'étagent et s'alignent sur la montagne. D'abord, les fabriques d'étoffes de laine , plus loin les tanne- ries. Je chemine ainsi, en saluant un pont de substructions romaines, jusqu'à Pont-1'Evêque. Comme la Gère, nourrice de l'industrie viennoise, vivifie l'horizon du Chemin~Neuf ! Ses eaux vives ne servent plus à la trempe des armes romaines ; mais elles sont utilisées, dans la mesure la plus ample, pour les besoins de la fabrique, qui correspondent à ceux de la ci- vilisation. — Arrêtons-nous devant l'église renouvelée de Saint- Martin , paroisse de ces laborieux quartiers. Son clocher qui monte à l'air libre de la vallée, est comme le symbole et le phare de cette zone viennoise. En aval du pont romain, on trouve encore un autre pont qui communique à la rue Mar- chande. A gauche, en descendant vers le pont de la jonction , sur une agréable plate-forme culminante est l'ancienne maison Alexandre Boissat ; à droite, s'ouvre une petite rue qui conduit