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                              VIENNE.                             26?
à la place vide qu'occupait Saint-Sévère et à la Table-Ronde, hô-
tellerie parfaite , où le voyageur intelligent doit demander le
petit appartement portant les Nos 30 et 3 1 , s'il veut jouir d'une
vue charmante sur Sainte-Colombe, les collines qui l'abritent,
la grande vallée qui domine Pilât, et le petit vallon italique
de Saint-Romain et de Loire.
   De la rotonde du pont sous la voûte duquel la Gère verse
ses eaux dans le Rhône, vous contemplerez le clocherîtalo-français
de Saint-André-le-Bas. Je n'ai rien vu, à Florence, àPise, à
Lucques, de plus châtié et de plus pur que ce style, que cette
architectonisation, à la fois aérée, solide, élégante et frêle. C'est
un monument des Byzantins d'Occident, dans toute leur inspi-
ration et toute leur verve.
   Sur ce point des régions viennoises , nous respirons l'air le
plus pleinement vital et le plus salubre. Comme il semble ré-
générer la poitrine , cet air si rapidement renouvelé et par les
flots de la Gère et par ceux du Rhône                               '.
   Saint-André-le-Bas est entre le quai de Gère et la place du
Jeu-de-Paume , en regard de l'église de Sainte-Colombe-lès-
Vienne. C'est presque un édifice posé comme San Pietro in
Montorio. Ce temple, aussi célèbre par ses épitaphes, ses pi-
lastres de marbre, que par sa vénérable antiquité, est une des
perles les plus précieuses du diadème monumental de Vienne.
Malheureusement, des enjolivures mal raisonnées ont altéré sa
vieille patine historique, à l'intérieur. Ces taches n'intéressent
que l'épiderme et disparaîtront en un clin-d'œil. La basilique de
Saint-André-le-Bas, orientée dans les conditions réputées li-
turgiques, va être l'objet d'une reconstruction complète, et re-
cevoir la façade romano-byzantine qui lui manque. Elle sera
en communication avec le quai (route nationale n" 7), par une
rampe qui produira un effet vraiment romain.
   Visitons et la délicieuse maison de la Renaissance, dans la
rue Marchande , près la place Neuve , et les quais, depuis la
porte de Lyon jusqu'au Champ-de-Mars , et la Grande-Rue,
 où la magnifique inscription latine de la plus belle époque
frappera nos regards. De cette rue, il n'y a que deux pas