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                 HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.                            175
    « Avouez que nous rirons bien quand les descendants de Rodolphe de
Habsbourg se seront laissé prendre une puce sur le nez par les neveux de
Pierre-le-Grand ; avouez encore qu'il sera plaisant de voir les Calmouks et
les Nogais forcer les lourds citoyens de la Germanie, les graves Espagnols et
les Français légers à rentrer dans l'état de sauvagerie, pour revenir au bout
de quelques siècles à l'une des treize combinaisons sociales qui doivent, un
de ces matins, sortir de votre cerveau. 0 Forlunatos nimium...! Votre propo-
sition de brûler toutes les villes qui recevraient les produits de l'industrie
d'Albion honore votre humanité et prouve que vous voyez en grand. Souffrez,
mon cher frère, que j'utilise cette mesure dans ses détails : les combustibles
sont rares et les hivers rudes ; ne pourrait-on pas brûler en hiver, successi "
vement et par parties, ces cités mercantiles, et recommander aux Tartares et
aux Russes conquérants de faire cuire à ce feu leurs viandes de cavales. J'i-
magine qu'elles vaudraient mieux ainsi préparées que cuites ou macérées,
suivant l'ancien usage de ces peuples, sous la selle de leurs montures.
   « Vous voyez, mon frère, que j'abonde dans votre sens ; si cependant
il se rencontre encore dans mes idées quelque chose de mercantile, n'allez
pas m'en vouloir; je fus commis marchand avant d'obtenir la place que j'oc-
cupe dans le château de Gharenton, et, pour me servir d'un proverbe trivial,
la caque sent toujours le hareng.
   « Si vos travaux politiques, si les efforts de votre sublime génie sont
récompensés comme ils le méritent, daignez, je vous prie, songer à moi,
et me procurer une place qui me rapproche de vous.
   « Si, au contraire, votre voix crie dans le désert, si les potentats de l'Eu-
rope refusent de vous entendre, venez recueillir parmi mes commensaux le
tribut d'admiration qui vous est dû, nous vous réservons dans l'hôtel une
place distinguée et proportionnée â votre mérite.
        « Salut et estime.     ZACHARIE DELYKOR, habitué de Charenton. »

  Fourrier ne pouvait laisser impunie cette agression. Le nu-
méro suivant du Journal de Lyon contient un article sur les
empires gui ont des vapeurs comme les jolies femmes, mais
immédiatement après, dès le 5 nivôse, il répond :
                                                   Du 3o frimaire.

           o A Monsieur Délyror.
   « Si tous les fous étaient envoyés à Charenton, ce bourg serait bientôt
plus peuplé que Paris. Combien de fous en ce monde à commencer par les