Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
              QUELQUES RÉFLEXIONS

                                SUR



L'ENSEIGNEMENT D E L A PEINTURE

              DANS LES VILLES DE SECOND ORDRE.




   On a dit depuis longtemps et on répète plus que jamais que la
protection accordée aux arts fait la prospérité des empires ; sans
doute, on veut parler de tous les arts en général ; cependant on
a revendiqué cette protection en faveur des arts libéraux , puis,
par une faveur plus spéciale encore , on a signalé la peinture
comme l'art par excellence ; et, croyant n'avoir jamais assez de
chefs-d?œuvre en ce genre pour suppléer à ceux qui nous man-
quent , on n'a rien trouvé de mieux que de multiplier les pein-
tres indéfiniment , moyen infaillible plutôt de multiplier les
croûtes. C'est pourtant là ce qu'on appelle encourager les arts.
Car, certainement, c'est dans cette intention qu'on a organisé
partout des écoles de peinture. Il en existe aujourd'hui dans les
plus petites villes, et bientôt, dans chaque village, à côté des
petites écoles, on aura une académie de peinture, au lieu d'une
école d'agriculture.
   Il est temps peut-être d'arrêter cette ridicule manie, qui est
de vouloir faire ëclore des génies dans tous les coins de la France.
Quels sont les hommes supérieurs produits par nos célèbres
                                                          18