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'Î74                JEAN-CHARLES GKÉGORJ.
   La réputation de Charles Grégorj l'avait fait associer à un grand
nombre de corps savants : il était correspondant des sociétés aca-
démiques de Turin, de Rome, de Naples, de Milan, de Lucques,
de Marseille et de Clermont, membre actif du cercle littéraire de
Lyon dont il avait été président. L'Académie de la même ville, à
laquelle il appartenait, a voulu lui donner un dernier témoignage
de considération et faire encore luire à ses yeux un rayon d'es-
pérance : quelques mois avant sa mort, elle l'avait nommé prési-
dent de ta classe des lettres pour l'année 1853.
   A cùté de ces titres académiques, parfois si inconsidérément
prodigués, qu'on ose à peine les faire valoir, lorsqu'il s'agit d'un
homme dont le mérite apporte souvent au corps qui se l'associe
plus d'honneur et plus d'éclat qu'il n'en reçoit, il faut citer les
relations honorables qu'une communauté et une certaine solida-
rité de travaux avaient établies entre Charles Grégorj et quelques-
uns de ses plus illustres contemporains. Troya, Scloppis, Cantu,
de Vesme, Gazzera, ces lumières de l'Italie, Villcmain, Thiers,
Mérimée et une foule d'autres écrivains élégants et distingués, en
France, entretenaient avec lui une correspondance littéraire,
dans laquelle le cœur avait autant de part que l'esprit, et qui rap-
pelle, par la forme comme par le fond, le docte et généreux
échange de pensées qu'on admire dans le commerce épistolaire
des savants d'un autre âge.
   Plus jaloux du progrès réel et de la propagation des notions
vraies que du mérite égoïste de s'en réserver à lui seul la jouis-
sance,Charles Grégorj ouvrait, avec autant d'empressement que de
courtoisie, à tous ceux qui le consultaient, les trésors de son éru-
dition. Prodigue envers les plus humbles , il ne craignait pas de
voir l'autorité de son nom invoquée même par ceux dont la légè-
reté et l'ignorance pouvaient la compromettre. 11 est trop riche de
son propre fond, pour qu'on doive rechercher dans les travaux
d'auti'ui et dans les hommages qui lui ont été rendus à ce sujet,
les traces de ces précieuses communications. Nous ne mention-
nerons que pour mémoire divers rapports, écrits ou verbaux, con-
signés dans les archives des corps dont il faisait partie , quelques