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156 60R LE .TABLEAU VOTIF DE VICTOB ORSEL gramme qui avait été tracé. L'artiste aurait été plus à l'aise en indiquant seulement par des détails accessoires les circonstan- ces qui avaient donné naissance à son œuvre. Mais, quelles que réserves que l'on puisse faire sur le plan adopté, le tableau votif à Notre-Dame de Fourvières n'en est pas moins une des peintures les plus belles de notre temps. Il faudrait remonter jusqu'au XVIe siècle, pour retrouver le sentiment chré- tien rendu avec autant de force et de charme. Victor Orsel a l'onction , la tendresse , la simplicité et l'élé- vation. La Vierge, qui occupe le centre de la composition, ramène tout à elle ; elle répand sur tout ce qui l'entoure la grâce et la sérénité. Chaque figure reçoit le reflet de cette majesté de femme et de Mère. Les anges, adolescents candides, sont doucement empressés comme des fils. Lès saints, les martyrs. placés à gauche du trône , ont dé- pouillé le rude aspect des luttes et des souffrances, pour n'ex- primer que la sympathie, La ville suppliante se précipite avec un respect plein de con- fiance et d'abandon aux pieds de sa protectrice. Le lion lui-même paraît sentir le calme et la sécurité de ces régions souveraines où il s'est réfugié. Il n'est pas jusqu'aux monstres, repoussés par la Vierge, qui ne témoignent que leur rage est tombée subitement à sa vue. Le, passage de la fureur au calme est admirablement rendu en eux. Toutes les qualités des maîtres , unité du sentiment, vérité des expressions, idéal élevé, pureté du dessin se retrouvent ici. Lyon peut s'enorgueillir de cette toile, une d'es plus belles œuvres d'art qu'elle possède. 11 est à désirer que cette grande composition propage parmi nous le goût de la peinture monumentale , qui ajouterait tant à la signification et à la majesté de nos édifie» 5. Nous sommes arriérés dans cette voie. Beaucoup de villes, bien inférieures ea