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                           LOI GOMBETTE.                          255
clusion, que le second préambule et le titre 42 de la loi ont
une date commune, celle du consulat à'Abienus, antérieure
de quinze ans à l'époque qui vit Sigismond monter sur le trône?
En ce cas, l'acte de promulgation de la loi Gombette ne saurait
être l'ouvrage du roi Sigismond, pas plus que par sa date le
titre 42 ne saurait lui être attribué. A la vérité , ces deux do-
cuments auraient été publiés, l'un à Lyon, l'autre à Ambé-
rieux ; l'un le 29 mars, l'autre le 3 septembre, à einq mois d'in-
tervalle. Mais cela peut tenir à des circonstances qu'il est im-
possible d'apprécier aujourd'hui ; et, d'ailleurs, il suffirait qu'ils
vinssent l'un comme l'autre se ranger sous le consulat A'Abienus,
quoique à des jours différents, pour qu'on dût nécessairement
en attribuer la-publication au roi Gondebaud, qui seul régnait
à cette époque. Nous aurions pu de même argumenter du ti-
tre 4 5 , qui lui aussi a été promulgué sous le consulat à'Abie-
nus. Si l'on ne trouve pas, dans une pareille coïncidence,
un motif péremptoire de décision , au moins y verra-t-on un
moyen de montrer surabondamment le peu de consistance du
second argument de M. de Savigny, fondé sur le rapport qu'il
signale entre la date du deuxième supplément et celle du titre 52-
   Maintenant, si nous ajoutons qu'en tête du 89 me titre, le
dernier de notre loi, figure le nom du roi Gondebaud; qu'un ma-
nuscrit termine ce même titre par ces mots : Explicit lex Gun-
dobaldi inter Burgundiones et Romanos, comment se défendre
de la pensée que Gondebaud a présidé à l'œuvre tout entière ,
sauf quelques intercallations qui portent l'empreinte évidente de
la main de Sigismond ?
   Il nous semble donc juste de reconnaître que rien n'établit
d'une manière décisive que le roi Gondebaud doive être privé
de la gloire d'être reconnu comme le grand et principal légis-
lateur du peuple bourguignon, suivant l'opinion la plus ancien-
nement accréditée, et qu'il y a, au contraire, de bonnes raisons
de la lui faire restituer, s'il en avait été dépouillé. Toutefois,
nous ne faisons nulle difficulté d'admettre que le code des lois
bourguignonnes, tel qu'il nous est parvenu et tel que nous
le publions, n'est pas l'œuvre exclusive du roi Gondebaud.