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LOI GOMBETTE. 251 outre, le nom de Lex Gumbata ou Gundobada qu'elle a reçu , aux époques les plus anciennes, et encore le témoignage d'un grand nombre de monuments historiques , particulièrement ce- lui de Grégoire de Tours (1), ne laissent pas ouverture au plus léger doute. Mais voici où commence la difficulté .- notre loi est précédée d'un préambule que, d'après sa contexture singulière, on pourrait facilement supposer être formé de deux préambules, assemblés à la suite l'un de l'autre, quoique d'ailleurs parfai- tement distincts. Le premier parle au nom de Gondebaud, suivant la leçon de tous les textes parvenus jusqu'à nous. Le même nom de Gondebaud figure également en tête du second préam- bule , suivant la presque totalité des manuscrits et des textes imprimés, qui semblent confondre ainsi les deux préambules en un seul. Mais ici un manuscrit, un seul, ou au moins un très-petit nombre, remplace le nom de ce roi par celui de Si- gismond , son fils et son successeur. Or , voici le raisonnement auquel on est conduit : Si le second préambule est, comme le premier, émané du roi Gondebaud, et par conséquent étranger à Sigismond, la date de ce préambule, c'est-à -dire de la promulgation de la loi, doit être incontestablement renfermée entre les limites extrêmes de l'année 491 (peut-être 466 ), époque à laquelle Gondebaud paraît avoir commencé à prendre le titre de roi que lui recon- naît le préambule de la loi et de l'année 516, date de sa mort. Mais l'autorité, dans les premières années du pouvoir de Gon- debaud, était faible encore et partagée avec ses frères. Ce prince n'entra véritablement dans la plénitude du pouvoir royal qu'en l'année 500, époque à laquelle il prit possession de la totalité de la monarchie bourguignonne, à la suite du meurtre de Go- degisile, le dernier de ses trois frères qu'il avait successivement fait mourir. Et comme, d'une part, Grégoire de Tours (2) laisse (1) Historiée Francorum, lib. Il, cap. 33. (2) Ipse vero {Gundebaldus) regionem omnem quœ mine Burgundia dicitur, in suo dominio restauravit. Burgundionibus leges miliores insliluit, m Romanes opprimèrent. Hisloria; Francorum, lib. II, cap. 35.