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""%v 192 NOTICE HISTORIOJJE 11 s'en fit une seconde édition à Paris, en 1756, et une troisième à Oxford, en 1757. La réputation que fit au P, des Billons ce premier essai, par- vint, à la Cour, et engagea le ministre d'Argenson à demander à l'auteur un mémoire qu'il rédigea, sous le titre de Projet sur les nouvelles éditions qu'on pourrait faire de quelques auteurs latins, pour l'usage de Mgr. le duc de Bourgogne. On voulait apparemment renouveler, en faveur de ce jeune prince, ce qui avait été fait pour l'éducation du Dauphin, fils de Louis XIV. Dans ce mémoire, le P. des Billons se déclare d'abord contre les éditions dauphines. « Les partisans de l'antiquité, disait ce docte Religieux, peuvent-ils n'être pas choqués d'avoir continuel- lement sous les yeux une mauvaise glose en parallèle avec un bon texte, et de voir travestir en prose, souvent plate et peu latine, les vers d'un bon poète ? » Il voulait qu'on se contentât d'éclaircir, dans le commentaire, les endroits qui ont besoin d'être éclaircis. Il passait ensuite au détail des auteurs, et don- nait de chacun d'eux une notice courte, mais bien capable de donner à comprendre quel usage on en pouvait faire. La disgrâce du ministre arriva peu de temps après ces premières ouvertures, et empêcha l'exécution du projet. L'accueil qu'on avait fait aux Fables du P. des Billons était trop flatteur, pour qu'il ne continuai pas à en composer de nou-. velles. Il en fit cinq autres livres, auxquels il ajouta un petit recueil de bons mots, et des sentences choisies des anciens phi- losophes , en vers latins. Les dix livres qu'il se trouvait ainsi avoir, furent imprimés à Paris, chez Barbou, en 1759, et réim- primés à Augsbourg, en 1763. Cette nouvelle édition valut à l'auteur des applaudissements plus vifs encore, et son nom devint célèbre parmi tous les amateurs de la littérature latine. Tandisque le P. des Billons travaillait à ses Fables, il s'occupait aussi de celles de Phèdre. Il voulait rendre à ce fabuliste, dont on le regardait eomme l'émule, le lustre qu'il avait perdu dans les différentes mains par lesquelles il avait passé. 11 en rétablit le texte, et y corrigea un nombre considérable de fautes qui s'y étaient accumulées par l'ignorance ou l'inadvertance des copistes