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                 INFLUENCE DE LA LITTÉRATURE.                    143
pas chanté cependant, depuis le sacre de Charles X jusqu'au
doute des hommes du siècle, jusqu'à
         Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie,

et qui, si on l'en veut bien croire,

         Ont droit qu'à leur tombeau l'on adore et l'on prie.


    Mais si M. Menche se montre indulgent pour les poésies de
 Victor Hugo, il ne pardonne point à ses drames, et c'est justice.
 Le drame sorti de 1830 a voulu se faire Shakspearien, mais il n'a
jamais su dérober au grand homme ce qui lui est propre, le se-
 cret de dessiner les caractères ; il a voulu réhabiliter les vices
 les plus hideux, et n'a étalé sur la scène que des horreurs, l'a-
 dultère, le viol, l'inceste, le meurtre, le lupanar. Avec de gran-
 des prétentions à être historique, à peindre un siècle, il n'a en-
 fanté que des caricatures, et le Roi s'amuse, n'est pas plus
 François I er et la France, que Marie Tudor n'est l'Angleterre,
que les Burgraves ne sont l'Allemagne du moyen âge.
    M. Menche fait beaucoup trop d'honneur au vaudeville, quand
 il ouvre les pages d'un livre sérieux à Robert-Macaire et aux
 charges des Saltimbanques. S'il fallait suivre l'art théâtral dans
 ses nombreuses ramifications et dans tous ses excès, le travail
 serait aussi long que pénible et ingrat, et ce n'est ni à M. Scribe,
ni à MM. Dumas et Pyat qu'il faudrait se prendre en particulier ;
ce serait à la scène tout entière, depuis le grand opéra jusqu'aux
farces des boulevarts.
    J'arrive au roman ; il fait le sujet du dernier chapitre de M.
Menche. C'est par George Sand, Eugène Sue, Balzac et Frédéric
Soulié, que le roman se trouve ici représenté. Le roman, sans
doute, a soulevé chez nous bien des passions et exercé bien des
ravages, mais la faute n'en est pas aux seuls romanciers. Cette
honnête bourgeoisie qui exploite de grands journaux, comme
elle ferait d'une usine, n'est-elle pas aussi un peu coupable des
atteintes portées à la morale, à la religion, à l'ordre social et à
ta propriété par les romans d'aujourd'hui ? Le Constitutionnel