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120 DE L'HISTOIRE cèdent, c'est dans l'étude de la scolastique qu'il faut chercher la solution de ce problême qui n'est autre chose, nous l'avons vu, que le problême religieux lui-même posé sur son véritable terrain. L'histoire de la scolastique prend dès lors, avec une souveraine importance, une signification très précise, et l'on comprend comment elle doit procéder pour se constituer. De même que dans la pensée humaine, il y a une science qui détermine et caractérise toutes les sciences, à savoir la philosophie, de même dans la philosophie, il y a une idée capitale et première qui est la clef de toutes les autres ; nous voulons parler de l'idée à 'Etre ou la Substance. L'Etre ou la Substance ne sont pas conçus sous la même notion, aux. différentes époques de l'histoire. Entre le système d'Aristote qui voit dans toute substance un composé de matière et de forme et qui fait découler de ce principe toute une métaphysique et même toute une astronomie, et le système de Leibnitz qui voit en elle une force pure, une activité simple et impénétrable, une monade, il y a une différence radicale et qui explique, partiellement du moins, toutes les différences que pré- sentent la pensée antique et la pensée moderne. Une histoire exacte de l'idée d'Être ou de l'ontologie serait donc une véritable histoire de l'esprit humain. De là , une conséquence importante, relativement à l'étude de la philosophie scolastique. Il est impossible sans doute d'étudier, dans toutes leurs parties, les théories si multiples el si compliquées qui ont paru depuis le XIe siècle jusqu'à la Renaissance, Quant à l'étude isolée des différents systèmes, examinés à part de leurs antécédents et de leurs résultats, nous avons déjà dit qu'elle est parfaitement stérile. Mais si l'on ne peut pas sonder toutes les doctrines du moyen-âge et si l'on ne doit pas les prendre une à une isolément, on peut et l'on doit, ce nous semble, suivre, dans ses développements à travers le moyen-âge, la notion à 'Etre ou de Substance et l'on doit la suivre dans l'intention de résoudre les trois questions suivantes : 1° Les divers systèmes ontologiques qui se succèdent forment- ils une série régulière, une progression philosophique, de telle